BFMTV
Société

L'Ufip inquiète pour l'approvisionnement en carburant

Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), les stations-service pourraient connaître localement des problèmes localisés d'approvisionnement en carburant dès le milieu de la semaine prochaine si le mouvement social se poursuit. /Photo d'arc

Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), les stations-service pourraient connaître localement des problèmes localisés d'approvisionnement en carburant dès le milieu de la semaine prochaine si le mouvement social se poursuit. /Photo d'arc - -

par Hortense de Roffignac PARIS (Reuters) - Les stations-service pourraient connaître localement des problèmes localisés d'approvisionnement en...

par Hortense de Roffignac

PARIS (Reuters) - Les stations-service pourraient connaître localement des problèmes localisés d'approvisionnement en carburant dès le milieu de la semaine prochaine si le mouvement social se poursuit, a déclaré mercredi l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Le gouvernement devra prendre d'ici à là une décision sur l'utilisation des stocks stratégiques, a ajouté le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky, dans un entretien accordé à Reuters Télévision.

Huit des 12 raffineries françaises, dont les six du groupe Total, étaient en grève mercredi, au lendemain d'une première journée nationale de grèves reconductibles contre la réforme des retraites.

"En ce moment il n'y a pas de problèmes d'approvisionnement parce nous alimentons le marché à partir de stocks de dépôts et de raffineries", a dit Jean-Louis Schilansky.

"Si on regarde la semaine prochaine nous commencerons à avoir des problèmes localisés dans certains secteurs qui sont plus vulnérables que d'autres et il commencera à y avoir un impact pour les automobilistes", a-t-il ajouté.

Tandis que le mouvement de contestation de la réforme des retraites semble s'essouffler dans d'autres secteurs, il se renforce dans les raffineries.

Six raffineries sont menacées d'arrêt total et dans huit d'entre elles les expéditions à la sortie des usines sont bloquées. Elle ne peuvent ainsi ni être alimentées en pétrole brut, ni expédier des produits raffinés.

GRÈVE PROLONGÉE

Le problème risque de durer. A la raffinerie Total de Donges, en Loire-Atlantique, les salariés ont ainsi voté mercredi en faveur de la prolongation de la grève jusqu'à lundi prochain en milieu de journée, a-t-on appris auprès de la CGT.

A cela s'ajoute la grève des terminaux pétroliers de Fos-Lavera, près de Marseille, entrée mercredi dans son 17e jour et qui prive plusieurs raffineries d'approvisionnement en brut.

"Il est difficile de dire exactement quand les problèmes se poseront dans le système de distribution mais nous pensons que vers le milieu de la semaine prochaine, mardi ou mercredi, nous commencerons à avoir des problèmes localisés", a déclaré Jean-Louis Schilansky.

"En conséquence, d'ici au milieu de la semaine prochaine, le gouvernement devra prendre une décision à propos des stocks stratégiques, à savoir s'ils veulent utiliser ces stocks stratégiques pour faire face à la crise.

"Si cette décision était prise, nous aurions quelques semaines ou quelques mois devant nous pour faire face à cette crise", a-t-il ajouté.

En cas de difficultés prolongées, la France pourrait s'approvisionner auprès de ces stocks stratégiques à la demande du gouvernement et après accord de l'Agence internationale de l'Energie.

Ces stocks représentent trois mois de consommation et sont composés à environ 60% de produits raffinés et 40% de brut.

Ils ont été utilisés pour la dernière fois en 2005 pour faire face à la désorganisation des circuits d'approvisionnement des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) après le passage de l'ouragan Katrina aux Etats-Unis.

Avec Mathilde Cru, édité par Patrick Vignal