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L'OCDE relève ses prévisions pour la France, demande des efforts

La reprise "modeste" que connaît l'économie française ne suffira pas à effacer les cicatrices de la crise et Paris doit fournir de nouveaux efforts en matière budgétaire, estime l'OCDE, qui a relevé sa prévision de croissance pour la France à 2,2%. /Photo

La reprise "modeste" que connaît l'économie française ne suffira pas à effacer les cicatrices de la crise et Paris doit fournir de nouveaux efforts en matière budgétaire, estime l'OCDE, qui a relevé sa prévision de croissance pour la France à 2,2%. /Photo - -

La reprise "modeste" que connaît l'économie française ne suffira pas à effacer les cicatrices de la crise et Paris doit fournir de nouveaux efforts en matière de consolidation budgétaire, estime l'OCDE dans ses perspectives économiques publiées mercredi.

L'Organisation pour la coopération et le développement économiques a revu une nouvelle fois à la hausse ses prévisions de croissance pour la France: elle prévoit désormais 2,2% de hausse du PIB cette année, donc plus que le chiffre de 2,0% sur lequel table le gouvernement, et 2,1% en 2012.

"Jusqu'à présent, la consommation privée et les exportations ont été les principaux moteurs de la reprise mais l'investissement des entreprises est en train de regagner de la vitesse après une reprise modeste en 2010", précise-t-elle.

Elle constate cependant que la baisse du taux de chômage est jusqu'à présent restée lente et même nulle si l'on prend en compte les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite.

"En outre, le chômage de longue durée continue d'augmenter. Si l'on ajoute la part croissante des travailleurs âgés dans l'ensemble des chômeurs, le risque d'une augmentation du chômage structurel est important", estime l'OCDE.

Elle prévoit ainsi un reflux limité du taux de chômage, à 9,5% pour la France entière cette année et 9,3% en 2012 contre 9,7% l'année dernière.

L'OCDE salue parallèlement l'évolution "appropriée" de la situation budgétaire et l'engagement renouvelé de Paris à poursuivre la réduction des déficits publics, à 5,6% cette année, 4,6% en 2012 et 2% en 2014.

"Cependant, les mesures précises pour y parvenir doivent être rapidement détaillées", souligne-t-elle. "Alors que la France entre en période préélectorale, la réalisation de la consolidation prévue se fait de plus en plus incertaine."

Comme elle l'avait déjà fait à plusieurs reprises, l'organisation prône une nouvelle réduction de la dépense publique comme des niches fiscales et estime qu'une hausse de la taxe foncière et de la TVA devrait être mise à l'étude.

Au-delà, elle souligne la nécessité d'une réforme institutionnelle durcissant le cadre budgétaire, en référence au débat en cours au parlement sur l'inscription dans la constitution d'une "règle d'or" sur les finances publiques.

"Un cadre budgétaire plus rigide incluant une règle sur le déficit structurel, une programmation budgétaire pluri-annuelle et un conseil budgétaire indépendant par le biais d'une réforme constitutionnelle pourrait verrouiller l'engagement politique et ancrer la crédibilité à long terme", estime-t-elle.

L'Assemblée nationale a approuvé le 10 mai le projet de loi constitutionnelle sur l'équilibre des comptes publics mais l'opposition de gauche a voté contre, ce qui compromet l'adoption définitive du texte.

Marc Angrand, édité par Yves Clarisse

REUTERS