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L'Insee envisage la récession, François Baroin exclut la rigueur

Le gouvernement français écarte la perspective d'un nouveau plan de rigueur en dépit du sévère avertissement de l'Insee, qui a prévenu jeudi soir du risque d'une récession imminente. /Photo prise le 3 décembre 2012/REUTERS/Tony Gentile

Le gouvernement français écarte la perspective d'un nouveau plan de rigueur en dépit du sévère avertissement de l'Insee, qui a prévenu jeudi soir du risque d'une récession imminente. /Photo prise le 3 décembre 2012/REUTERS/Tony Gentile - -

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français écarte la perspective d'un nouveau plan de rigueur en dépit du sévère avertissement de l'Insee, qui a...

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français écarte la perspective d'un nouveau plan de rigueur en dépit du sévère avertissement de l'Insee, qui a prévenu jeudi soir du risque d'une récession imminente.

Prié de dire vendredi matin si la France pouvait faire l'économie d'un nouveau tour de vis budgétaire, le ministre de l'Economie François Baroin a répondu sur Europe 1: "Un vrai plan de rigueur c'est baisser les retraites, baisser le salaire des fonctionnaires. Cela, il n'en est pas question, la France n'en a pas besoin."

Le ministre a répété que la France tiendrait ses objectifs de réduction de déficits même en cas d'anémie de la conjoncture et insisté sur le caractère prévisionnel des annonces de l'Institut de la statistique.

"Si les prévisions de l'Insee se confirment, ça ne changera rien aux objectifs que nous avons fixés pour 2011, nous serons au rendez-vous de la réduction des déficits tels que nous l'avons dit", a-t-il souligné.

L'intensification de la crise de la dette a placé Paris au pied du mur pour tenir ses engagements. Le gouvernement, qui vise le retour à l'équilibre des finances publiques en 2016, veut ramener le déficit budgétaire à 5,7% du produit intérieur brut cette année, 4,5% en 2012 et 3% en 2013.

Cette trajectoire est fixée sur la base d'une croissance du PIB de 1% en 2012.

L'ÉCONOMIE PARALYSÉE ?

L'Insee anticipe pour sa part une stagnation de l'économie française au moins jusqu'en juin prochain, une hypothèse qui fragilise le scénario du gouvernement à quelques mois de l'élection présidentielle.

Dans sa note de conjoncture trimestrielle, l'institut estime que le chômage, à 9,3% de la population active en métropole, pourrait atteindre 9,6% à cette date et franchir le seuil de 10% sur la totalité du territoire.

"A l'automne, les tensions sur les dettes souveraines se sont étendues au secteur financier dans la zone euro et des indices sont apparus récemment d'un durcissement des conditions de financement des agents privés", résume Sandrine Duchêne, chef du département de la conjoncture de l'Insee.

Plusieurs experts ont mis en garde ces dernières semaines contre un éventuel retour d'un "credit crunch" (resserrement du crédit) susceptible de paralyser l'économie comme en 2008.

L'Insee souligne que le produit intérieur brut français devrait reculer de 0,2% au quatrième trimestre 2011 et de 0,1% au premier trimestre 2012 - validant la définition d'une récession technique de l'économie - avant de progresser de 0,1% au deuxième trimestre.

La ministre du Budget Valérie Pécresse a confirmé jeudi au Sénat la tenue d'un projet de loi de finances rectificatives (collectif budgétaire) début 2012 pour étudier l'application du mécanisme européen de stabilité (MES). De nouvelles prévisions de croissance pourraient être dévoilées à cette occasion.

Matthias Blamont, édité par Yves Clarisse