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Société

L'histoire sans issue des démantèlements de camps de migrants

Alors que le démantèlement de la "Jungle" de Calais touche à sa fin, le camp de migrants parisien situé à Stalingrad devrait prochainement être évacué. Mais pour les réfugiés, ces interventions à répétition ne changeront rien tant qu'une solution concrète ne leur sera pas proposée.

Ce sont les mêmes scènes qui se répètent inlassablement. Des CRS qui encerclent des migrants pendant que leurs abris et leurs affaires sont emportées dans des bennes à ordures.

Certains sont emmenés dans des bus, d'autres restent sur place. "Nous sommes des humains, pas des animaux. Vous nous traitez comme des chiens", s'écrie un jeune homme face à un policier impassible.

"Ils promettent de nous donner des maisons... mais rien"

Une "opération de contrôle administratif " a eu lieu ce lundi matin dans le campement situé sous le métro aérien de Stalingrad à Paris, dont le Premier ministre a annoncé l’évacuation imminente. La troisième en moins de six mois. Il y a une semaine, c'était la "Jungle" de Calais qui était démantelée, après 14 ans d'existence.

Mais malgré les expulsions successives, des campements finissent toujours par renaître plus ou moins au même endroit. "Aucune solution ne leur est proposée. Ils attendent que les CRS partent pour remettre les tentes sous le métro", explique Yahn, de Sciences Po Refugee Help.

"Ça fait plus d’un mois que je suis là. À chaque fois qu’ils viennent ils nous promettent de nous donner des maisons… mais rien. On dort à la belle étoile. Sans nourriture, sans abris. Ça arrive tout le temps", raconte un réfugié habitant dans le camp de Stalingrad où vivent entre 2.000 et 2.500 personnes, en majorité afghanes.

Ce sentiment d'abandon se lit dans le discours que tiennent la plupart des migrants.

"Le problème ici c’est qu’il n’y a pas d’humanité. Ça ce sont des papiers de demandeur d’asile", indique un réfugié en montrant ses documents. "Si vous les avez ils ne vous font rien. Ils détruisent juste vos tentes. Si vous ne les avez pas, ils vous conduisent au bus. Et je ne sais pas où ils vous emmènent", raconte-t-il. 

Pour tenter de remédier à cette situation, du moins temporairement, la mairie de paris a décidé d’ouvrir un centre de campement humanitaire. L'établissement prendra en charge les migrants pendant quelques jours avant de les répartir sur des structures d’hébergement en régions.
Marie-Caroline Meijer avec Magali Chalais et Tiffanie Oswalt