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L'euthanasie exceptionnelle en France, selon l'Ined

Près d'un décès sur deux en France (48%) ferait suite à une décision médicale qui a pu hâter la mort du patient, selon une enquête effectuée par l'Institut national des études démographiques (Ined). Mais dans seulement 0,8% des cas, le décès est la conséq

Près d'un décès sur deux en France (48%) ferait suite à une décision médicale qui a pu hâter la mort du patient, selon une enquête effectuée par l'Institut national des études démographiques (Ined). Mais dans seulement 0,8% des cas, le décès est la conséq - -

PARIS (Reuters) - Près d'un décès sur deux en France (48%) ferait suite à une décision médicale qui a pu hâter la mort du patient, selon une enquête...

PARIS (Reuters) - Près d'un décès sur deux en France (48%) ferait suite à une décision médicale qui a pu hâter la mort du patient, selon une enquête sur la fin de vie effectuée par l'Institut national des études démographiques (Ined) publiée lundi.

Mais dans seulement 0,8% des cas, le décès est la conséquence de médicaments donnés délibérément pour mettre fin à la vie.

Première du genre en France, cette enquête a été menée pour les cinq ans de la loi Leonetti de 2005, qui donne le droit au patient de refuser tout traitement qui lui semblerait déraisonnable au regard des bénéfices qu'il peut en tirer.

Elle reconnaît de même qu'un médecin peut être conduit à décider d'arrêter des traitements, y compris si cela peut avoir pour effet secondaire d'entraîner la mort du patient.

Le président François Hollande a annoncé en juillet son intention d'aller "plus loin" que la loi Leonetti sans aller toutefois jusqu'à prononcer le mot euthanasie.

Conduite sous la forme de questionnaires adressés aux médecins ayant rempli le certificat de décès, l'enquête a porté sur un échantillon de 14.999 décès de personnes âgées de 18 ans et plus représentatif des 47.872 décès survenus en France en décembre 2009.

Pour 48% des cas, "le médecin déclare avoir pris une décision médicale en ayant conscience qu'elle était susceptible d'abréger la vie du patient".

Le plus souvent, les traitements n'ont pas été administrés dans l'intention de provoquer une accélération de la survenue de la mort (45%) et sont donc conformes en cela à l'esprit de la loi.

Il s'agit de décisions de ne pas instaurer (15%) ou d'arrêter (3%) un traitement susceptible de prolonger la vie, ou d'intensifier le traitement de la douleur (27%).

Une très faible fraction des décès (3,1%) fait suite à un acte visant à mettre fin à la vie de la personne : limitation ou arrêt des traitements (1,5%), intensification des traitements de la douleur (0,8%) ou administration de médicaments (0,8%).

Toujours selon l'étude, 16% des personnes décédées ont exprimé à un moment ou à un autre le souhait d'accélérer leur mort, mais les demandes explicites d'euthanasie restent extrêmement rares : elles concernent 1,8% des décès recensés, soit 44 personnes sur un échantillon d'environ 2.200 personnes ayant fait l'objet d'une décision médicale en fin de vie.

Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse