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L'Etat prévoit 14 milliards d'économies en 2014

La France consentira un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire ses déficits publics, en agissant cette fois pour deux tiers sur les dépenses, selon les orientations que devait présenter mardi le gouvernement à l'Assemblée nationale. Quatorze

La France consentira un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire ses déficits publics, en agissant cette fois pour deux tiers sur les dépenses, selon les orientations que devait présenter mardi le gouvernement à l'Assemblée nationale. Quatorze - -

par Jean-Baptiste Vey PARIS (Reuters) - La France consentira un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire ses déficits publics, en...

par Jean-Baptiste Vey

PARIS (Reuters) - La France consentira un effort de 20 milliards d'euros en 2014 pour réduire ses déficits publics, en agissant cette fois pour deux tiers sur les dépenses, selon les orientations que devait présenter mardi le gouvernement à l'Assemblée nationale.

Quatorze milliards d'euros d'économies seront réalisées l'an prochain et les prélèvements obligatoires augmenteront de six milliards, selon les ministres de l'Economie et du Budget.

Sur la seule sphère de l'Etat, qui sera l'objet de la discussion ce mardi soir, 9 milliards d'euros d'économies seront réalisées par rapport à la croissance tendancielle des dépenses. Plus concrètement, le budget de l'Etat hors dette et pensions baissera de 1,5 milliard d'euros par rapport à 2013.

Ces économies passeront par une maîtrise accrue de la dépense publique, qui doit n'augmenter que de 0,5% par an en moyenne jusqu'à la fin du quinquennat de François Hollande contre 2% en moyenne sur les dix dernières années.

La quasi totalité des ministères sont concernés, ainsi que les collectivités locales à travers la baisse de 1,5 milliard d'euros des dotations de l'Etat, et les opérateurs publics.

Ces économies passent parfois mal, comme l'attestent les critiques de Delphine Batho ce mardi du "mauvais budget" de son ministère de l'Ecologie, qui ont débouché sur son départ du gouvernement dans la journée.

VERS UN LÉGER DÉRAPAGE BUDGÉTAIRE

Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a souligné sur RMC et BFM TV que les arbitrages sur les prélèvements obligatoires n'étaient pas faits, le projet de loi de finances pour 2014 ne devant être déposé que le 25 septembre.

Son ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve, a précisé dans un entretien au quotidien Le Monde que la hausse de 6 milliards des prélèvements doit "le plus possible épargner les ménages modestes et les classes moyennes et faire en sorte que les efforts demandés aux entreprises ne pèsent pas sur leur compétitivité".

En refusant de prendre des mesures correctrices cette année pour compenser l'impact sur les recettes d'une croissance économique plus faible qu'espéré, le gouvernement acte aussi le ralentissement du rythme du redressement des comptes publics.

La Commission européenne lui a donné son feu vert, en reportant de deux ans l'obligation de la France de réduire son déficit à 3% du PIB, à fin 2015.

Le gouvernement craint, s'il décidait de nouvelles mesures de rigueur cette année, de freiner davantage l'économie, et il préfère en conséquence se concentrer sur la réduction du déficit "structurel" qui gomme les effets de la conjoncture économique.

Quant à l'objectif nominal de déficit -celui qui est réellement mesuré- le programme de stabilité transmis en avril à Bruxelles prévoit de le ramener à 3,7% du PIB fin 2013 contre 4,8% en 2012. Mais le gouvernement a déjà prévenu que ce déficit devrait être plus important du fait de l'atonie de l'économie.

Pierre Moscovici a jugé sur RMC et BFM TV "raisonnable" l'estimation de la Cour des comptes selon laquelle le déficit pourrait se situer autour de 4% fin 2013.

Le déficit fin 2014 devrait donc être lui aussi supérieur à l'objectif de 2,9% figurant dans le programme de stabilité.

Sur la fiscalité, Bernard Cazeneuve a d'autre part expliqué que "le principe d'un 'verdissement' à prélèvements obligatoires constants est acquis".

Evoquant "des mesures très concrètes" sur ce point, il a ajouté qu'"elles seront soumises à la concertation des groupes politiques, des associations, des industriels. Et monteront en puissance entre 2014 et 2017".

Pierre Moscovici a en particulier précisé sur ce volet que l'éventuelle augmentation de la fiscalité sur le gazole n'était pas tranchée, en précisant que "ça fait partie des hypothèses".

Jean-Baptiste Vey, édité par Marc Joanny