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"L'établissement n'a rien fait": la colère du père d'une adolescente victime de harcèlement

Olivier Morin, père de Liliane, 12 ans, a témoigné du harcèlement subi par sa fille de cinquième. Il a déploré l'inaction de l'établissement scolaire qui n'a rien fait pour l'empêcher.

"Silence radio total". Olivier Morin, le père d'une adolescente harcelée au collège, a témoigné au micro de BFMTV ce lundi soir. Il a dénoncé l'inaction de l'établissement scolaire qui n'aurait "rien fait" pour stopper les "sévices", notamment physiques, dont Liliane, 12 ans, aurait été victime.

La collégienne en classe de cinquième est harcelée depuis le mois de janvier par plusieurs jeunes filles de son âge, selon son père. "Liliane était attachée à elles", raconte-t-il. Mais l'amitié dégénère: l'adolescente "devait toujours leur donner ses devoirs, les réponses pendant les interrogations" poursuit-il.

Jusqu'au jour où Liliane rentre chez elle et explique à son père que sa note à un contrôle a été divisée par deux. "Je lui ai dit que ce n'était plus possible", retrace Olivier Morin aujourd'hui. Mais les harceleuses menacent sa fille de ne plus lui adresser la parole. Du véritable "chantage" pour ce père.

Plusieurs orteils écrasés

"Un jour, Liliane sortait de cours avec l'une de ses camarades, elle est passée devant la maman des harceleuses et ne lui aurait soi-disant pas dit bonjour. Tout cela a entraîné du venin. À partir de là, deux autres camarades sont venues harceler Liliane. C'est devenu compliqué pour elle", raconte-t-il.

Le harcèlement que subit Liliane passe notamment par les réseaux sociaux et des vidéos TikTok, notamment, "haineuses", selon les mots d'Olivier Morin et qui menacent sa fille. Liliane, qui développe des problèmes alimentaires et de sommeil, se fait même écraser deux orteils par l'une des harceleuses lors d'un cours de sport. La jeune fille est alors dispensée pendant plusieurs jours, doit passer des radios et voir un chirurgien.

"Il fallait l'accompagner à l'école, aller la chercher à l'école. Liliane m'envoyait des textos depuis les toilettes où elle se réfugiait pour que j'aille la chercher", se souvient Daniel Morin.

Le père de famille déplore le manque de réponses de la part du collège pour que cesse le harcèlement de sa fille: "j'ai saisi la direction de l'établissement qui n'a rien fait".

Malgré plusieurs courriers, au directeur du collège, donc, mais aussi au rectorat, aux ministres de l'Intérieur Gérald Darmanin et de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, et même à l'Élysée, le harcèlement de sa fille continue. En dépit de réponses cordiales de la part des instances, rien n'y fait. Selon son père, elle continuerait même de recevoir encore maintenant des appels de la part de plusieurs collégiens.

Aujourd'hui déscolarisée

Cela fait aujourd'hui environ une semaine que Liliane est déscolarisée. Olivier Morin affirme avoir suivi les conseils d'un professionnel de santé jugeant bénéfique pour l'adolescente qu'elle ne retourne pas dans l'établissement dans lequel elle est harcelée et poursuive sa scolarité ailleurs.

Les tentatives de discussion avec la mère des jeunes filles harceleuses auraient également été infructueuses pour Olivier Morin. Or, selon lui, "quand on est parent raisonnable et raisonné, la confiance ne dispense pas du contrôle: on doit aller voir ce qu'il se passe sur le portable de nos enfants".

Olivier Morin a également tenu à s'adresser aux enfants victimes de harcèlement: "J'aimerais que comme Liliane, les enfants parlent à leurs parents. C'est primordial pour votre santé et votre avenir. Surtout, ne gardez pas ça pour vous."

Deux numéros verts dédiés au harcèlement

Si un élève est victime de harcèlement scolaire, lui ou ses proches peuvent contacter le 3020, le numéro national de référence.

La personne ou ses proches peuvent contacter gratuitement ce numéro d'écoute et de prise en charge. En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable 7 jours sur 7 de 9h à 23h.

Lola Dhers