BFMTV
Société

L'école ne garantit pas l'égalité des chances selon 7 Français sur 10

Les parents estiment à 43% que le soutien scolaire à l'école est la meilleure manière de progresser, contre 10% pour les cours particuliers à domicile.

Les parents estiment à 43% que le soutien scolaire à l'école est la meilleure manière de progresser, contre 10% pour les cours particuliers à domicile. - Joël Saget - AFP

Le Parisien publie un sondage qui montre que le lien de confiance est rompu entre l'école et les Français. La ministre de l'Education nationale n'est pas "étonnée" mais se dit déterminée à changer la situation.

L'école a perdu de sa superbe. Près de sept Français sur dix (69%) estiment qu'elle ne garantit plus l'égalité des chances, selon un sondage Ifop pour Fondapol publié jeudi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France. Ecrasés par un système scolaire en crise, les élèves les plus en difficulté peinent à s'en sortir et décrochent de l'école, sans compter le chômage galopant qui touche même les plus diplômés à la sortie du parcours.

Résultat: la confiance entre l'école et les Français est rompue, "principalement chez les classes moyennes, plus sensibles à l'effet ascenseur social", explique Dominique Reynié, directeur de Fondapol, dans les colonnes du journal. Pour 55%, l'école joue de moins en moins un rôle de promotion sociale. Elle joue ce rôle ni plus ni moins qu'avant pour 34% et de plus en plus pour 11% seulement (*).

Vallaud-Belkacem se dit "déterminée"

Une angoisse du déclassement social pour les parents, que seul le soutien individualisé permet de rassurer. Quelque 43% des sondés jugent que c'est la meilleure solution pour aider son enfant à progresser, loin devant les cours particuliers à domicile (10%), le soutien scolaire bénévole (9%) ou encore les séances de coaching (7%).

La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, confrontée par Le Parisien à ces résultats pessimistes, ne se dit pas "étonnée" mais en revanche "déterminée à regagner cette confiance". Si elle reconnaît que "notre système scolaire a été fortement dégradé depuis plusieurs années, au point de devenir l'un des plus inégalitaires", elle rappelle "la compétence et le dévouement des enseignants", "première richesse de l'Education nationale". "C'est ce qui m'a portée durant mon parcours scolaire", rappelle la ministre, pur produit de l'école publique. Najat Vallaud-Belkacem compte notamment sur la mise en place du plan numérique pour l'école et la création de 60.000 postes de fonctionnaires.

Une manifestation de parents prévue devant le ministère

Le chemin reste pourtant encore long pour renouer le lien distendu avec les parents. Exemple à Romainville, en Seine-Saint-Denis, où le collège Gustave-Courbet est bloqué depuis mardi par des parents d'élèves et des professeurs. Ils ont appris ce jour-là que l'établissement serait exclu à la rentrée 2015 du dispositif de Zone d'Education Prioritaire, sans consultation préalable.

Un déclassement qui va changer de nombreuses choses au sein de l'école: "Les effectifs de classes vont passer de 24 aujourd'hui à 28, voire 30 élèves, les heures de soutien vont disparaître, les moyens pour aider les enfants à s'en sortir aussi", regrette Marie Santos, membre de l'organisation de parents d'élèves FCPE, et rencontrée par BFMTV. Mercredi, une délégation de parents a été reçue à l'académie, mais la situation est restée bloquée. Les parents se donnent donc rendez-vous jeudi après-midi pour manifester devant le ministère de l'Education nationale.

Vidéo: Julien Migaud Muller avec Virginie Sainsily

(*) Sondage réalisé du 7 au 10 octobre auprès d'un échantillon de 2.003 personnes représentatives de la population française de 18 ans et plus (méthode des quotas).

A lire ci-dessous: le rapport de l'organisation Fondapol, qui suggère la création d'une "complémentaire éducation", sur le modèle des complémentaires santé.

Alexandra Gonzalez