BFMTV
Société

L'Autorité nationale des jeux critique le "loto de la biodiversité", trop "addictif pour les jeunes"

Le "loto de la biodiversité" doit rapporter 10 à 15 millions d'euros à l'Office français de la biodiversité (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Le "loto de la biodiversité" doit rapporter 10 à 15 millions d'euros à l'Office français de la biodiversité (PHOTO D'ILLUSTRATION) - AFP

Lors d'une audition au Sénat ce mercredi, la présidente de l'ANJ, chargée de la régulation des jeux d'argent et paris autorisés en France, a alerté sur les risques d'addiction du futur "loto de la biodiversité"

L'Autorité nationale des jeux (ANJ) est défavorable au "Loto de la biodiversité" qui sera créé cette année sur le modèle du "Loto du patrimoine", a expliqué mercredi sa présidente, car il constitue une offre "particulièrement addictive pour les jeunes", sensibles au développement durable.

"Nous n'y étions pas favorables, nous l'avons d'ailleurs rejeté: c'est un loto qui n'est pas conforme à la jurisprudence de la Cour de justice" européenne, a déclaré Isabelle Falque-Pierrotin, lors d'une audition devant la commission des finances du Sénat.

Ce jeu "crée une situation un tout petit peu curieuse", a-t-elle développé, "puisqu'on met en place, sur une thématique qui va attirer les jeunes (la biodiversité, le développement durable...), une offre qui va être particulièrement addictive pour les jeunes".

Entre 10 et 15 millions d'euros

"Au-delà de l'aspect juridique, il y a un problème de positionnement presque éthique qui est posé et c'est aussi pour cette raison que nous avons souhaité le refuser", a conclu Isabelle Falque-Pierrotin.

Inscrit dans la Loi de finance 2023 après l'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution, ce jeu de grattage qui sera distribué par la Française des jeux (FdJ) doit rapporter 10 à 15 millions d'euros à l'Office français de la biodiversité la première année.

Sa création, proposée par le député Renaissance Jean-Marc Zulesi, s'était attirée une volée de bois vert au Sénat, qui avait voté contre le 24 novembre.

"C'est un enjeu de santé publique", avait ainsi estimé Christine Lavarde (LR), pointant du doigt les "dangers des jeux et de l'addiction qui peut être créée par le jeu" et ajoutant: "dix millions d'euros, ce nest pas avec ça qu'on va financer la biodiversité".

"C'est irresponsable", avait de son côté jugé le rapporteur général du Budget Jean-François Husson (LR), appelant à "tourner le dos à un vent de populisme vert", tandis qu'à gauche, Angèle Préville (groupe PS) fustigeait un "greenwashing du jeu".

A.G avec AFP