BFMTV
Société

L'Assemblée achève l'examen du texte sur le mariage homosexuel

Les députés ont achevé tôt samedi matin l'examen du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, un réforme sociétale considérée comme l'une des plus importantes de ces trente dernières années. /Photo d'archives/REUTERS/Charles

Les députés ont achevé tôt samedi matin l'examen du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, un réforme sociétale considérée comme l'une des plus importantes de ces trente dernières années. /Photo d'archives/REUTERS/Charles - -

PARIS (Reuters) - Les députés ont achevé tôt samedi matin l'examen du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, un...

PARIS (Reuters) - Les députés ont achevé tôt samedi matin l'examen du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels, un réforme sociétale considérée comme l'une des plus importantes de ces trente dernières années.

Entamé le mardi 29 janvier, l'examen de ce texte qui s'est poursuivi tous les jours, le week-end dernier et plusieurs nuits compris, devait initialement s'achever le week-end prochain.

Les députés se prononceront le mardi 12 février sur l'ensemble du projet de loi par un vote solennel. Le Sénat l'examinera à son tour à partir du 18 mars en séance publique.

L'opposition UMP a mené bataille contre la réforme en utilisant tous les moyens dont elle disposait pour ralentir les débats : défense un par un de ses nombreux amendements, demandes de suspension de séance et de scrutins publics, rappels au règlement, propos parfois vifs.

Les UMP Hervé Mariton, Philippe Gosselin ou Marc Le Fur, sans oublier Christian Jacob, le président du groupe, ont longuement croisé le fer avec le gouvernement mais également Jean-Jacques Urvoas (PS), le président de la commission des Lois, et Erwann Binet (PS), le rapporteur du texte.

La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a dû sans faiblir répondre aux nombreuses interpellations de l'opposition qui, profitant d'une certaine confusion au sein du gouvernement, a essayé de détourner les débats sur la gestation pour autrui (GPA) puis sur la procréation médicalement assistée (PMA).

L'UMP a déposé environ 5.000 amendements sur ce texte qui compte une vingtaine d'articles. Des amendements pour la plupart de suppression et identiques déposés par séries.

C'est samedi dernier à mi-journée que l'Assemblée avait adopté par 249 voix contre 97 l'article premier du texte, l'article clé du texte puisqu'il supprime l'exigence de la différence des sexes comme condition du droit au mariage.

Depuis plusieurs jours déjà, la fatigue commençait à faire sentir ses effets et les groupes, notamment de l'opposition, avait de plus en plus de mal à mobiliser leurs troupes.

Du fait de la fatigue et de la lassitude, les incidents en séance étaient de plus en plus nombreux et le ton se faisait de plus en plus dur, parfois à la limite du dérapage.

C'est une fois l'article 4 voté, dans la nuit de jeudi à vendredi, que les débats se sont accélérés et que les uns et les autres se sont accordés afin de ne pas siéger deux week-ends de suite, ce qui aurait été une première au Palais-Bourbon.

Afin d'éviter une seconde lecture à l'Assemblée qui risquerait encore de voir les débats une nouvelle fois trainer, il n'est pas exclu que le Sénat, où toute la gauche, y compris le Front de gauche, soutient la réforme, vote le projet de loi dans les mêmes termes que l'Assemblée, c'est-à-dire fasse un "conforme".

Le président du Sénat, Jean-Pierre Bel (PS), n'a pas exclu cette éventualité qui signifierait une adoption définitive de la réforme par le Parlement.

Emile Picy