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Société

L'art fertile des Dogon à l'honneur au musée du Quai Branly

Programmée jusqu'au 24 juillet, l'exposition "Dogon" au musée du Quai Branly rassemble plus de 300 sculptures en bois - statues, masques, bas- reliefs - nées en pays Dogon, dans l'est du Mali. /Photo prise le 4 avril 2011/REUTERS/Charles Platiau

Programmée jusqu'au 24 juillet, l'exposition "Dogon" au musée du Quai Branly rassemble plus de 300 sculptures en bois - statues, masques, bas- reliefs - nées en pays Dogon, dans l'est du Mali. /Photo prise le 4 avril 2011/REUTERS/Charles Platiau - -

par Geert De Clercq PARIS (Reuters) - Une statue en bois à la barbe fournie et aux seins usés par la caresse des femmes qui se livrèrent jadis à des...

par Geert De Clercq

PARIS (Reuters) - Une statue en bois à la barbe fournie et aux seins usés par la caresse des femmes qui se livrèrent jadis à des rites de fertilité trône au centre de l'exposition "Dogon", au musée du Quai Branly.

Programmée jusqu'au 24 juillet, la présentation d'art primitif africain rassemble plus de 300 sculptures en bois - statues, masques, bas- reliefs - nées en pays Dogon, dans l'est du Mali.

Nombre d'oeuvres, dont certaines remontent au Xe siècle, représentent des êtres hermaphrodites aux attributs masculins et féminins mêlés autrefois liés à l'idée de fertilité.

"Les Dogon croient que c'est la réunion de l'homme et de la femme qui fait un être complet", a expliqué à Reuters Hélène Leloup, ancienne antiquaire spécialisée dans l'art africain et organisatrice de l'exposition.

Puisées au Quai Branly (www.quaibranly.fr), au musée parisien Dapper, au Metropolitan Museum of Art de New York, au musée de Brooklyn et dans des collections privées, les pièces sont issues du peuple Dogon et d'ethnies voisines. Certaines, vieilles de plusieurs centaines d'années, ont même été sculptées par des peuplades antérieures aux Dogon.

On croise un homme à cheval, une mère et son enfant, des figures les mains tendues vers le ciel, priant pour que vienne la pluie.

Les anthropologues de France, ancienne puissance coloniale de cette région d'Afrique, ont beaucoup étudié l'art Dogon. Fruit de cette fascination, ils ont rapporté en métropole, surtout dans les années 1930, des centaines de sculptures présentées ensuite au musée de l'Homme à Paris.

Tribu animiste, les Dogon occupent une région qui s'étend de la falaise de Bandiagara - inscrite depuis 2003 sur la liste mondiale du patrimoine de l'Unesco - au sud-ouest de la boucle du fleuve Niger.

Aux dires des experts, l'extension du tourisme a donné un coup de fouet à l'industrie du travail ornemental du bois dans l'est du Mali. Les sculptures Dogon, aujourd'hui dissociées de leurs fonctions religieuses, sont désormais présentées dans des galeries d'art occidentales.

Nombre de visiteurs venus au Quai Branly aux premiers jours de l'exposition sont des voyageurs déjà familiers avec cette forme d'art.

"C'est merveilleux de voir les origines de l'art Dogon", a dit à Reuters Michel Kadeyan, qui raconte avoir rapporté un masque et une porte d'un voyage au Mali.

Edité par Elizabeth Pineau