BFMTV
Société

L'ARS impose des changements à l'Ehpad des "Bords de Seine", au centre du livre "Les Fossoyeurs"

La résidence Les Bords de Seine du groupe Orpea le 26 janvier 2022 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris

La résidence Les Bords de Seine du groupe Orpea le 26 janvier 2022 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris - ALAIN JOCARD © 2019 AFP

L'établissement du groupe Orpea doit notamment "réorganiser les équipes de jour et de nuit" mais aussi "mettre en place des repas enrichis".

"Réorganiser les équipes de jour et de nuit" ou encore "mettre en place des repas enrichis": dans un rapport dévoilé mardi, l'Agence régionale de Santé Ile-de-France (ARS IDF) impose des changements à l'Ehpad du groupe Orpea des "Bords de Seine", particulièrement visé par l'ouvrage "Les Fossoyeurs".

Depuis la publication du livre de Victor Castanet en janvier dernier, l'ARS IDF a diligenté 90 inspections au sein des Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes franciliens, un "programme d'une intensité exceptionnelle", a-t-elle assuré dans un communiqué.

Ordre de réorganiser ses équipes

L'Ehpad du groupe Orpea des "Bords de Seine" de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), destiné aux personnes âgées atteintes notamment d'Alzeihmer, est l'un des quatre établissements ayant fait l'objet d'une "décision définitive" à la suite de ces contrôles.

Sa direction a reçu l'injonction de réorganiser ses équipes de jour et de nuit, dans un délai de trois mois.

L'ARS lui demande par ailleurs de "sécuriser l'organisation du circuit du médicament" dans un délai d'un mois, de "procéder à l'évaluation des risques de dénutrition" et de "mettre en place des repas enrichis" dans un délai d'un mois, ou encore de "mettre à jour les conventions d'exercice libéral des masseurs-kinésithérapeutes" et "de veiller à la traçabilité dans les dossiers des résidents", cette fois "sans délai".

L'ARS recommande en outre d'améliorer les conditions de travail des agents et la gestion des déchets. Ces directives reposent sur l'observation de dysfonctionnements.

Les droits des usagers "pas tous respectés"

Ainsi, le rapport note que le sous-effectif "est susceptible d'affecter la qualité et la sécurité de la prise en charge des résidents", avec notamment un recours accentué aux vacataires. Il note aussi que les droits des usagers "ne sont pas tous respectés" et que "certaines des prestations proposées (...) n'existent pas (...) comme la balnéothérapie".

"Alors que le gestionnaire a fait le choix d'une prestation de restauration internalisée", il n'y a ni "repas enrichis" ni "appétants", poursuit l'Agence qui rencontre "des patients dénutris".

Par ailleurs, les pré-signalements d'incidents ne sont transmis ni à l'ARS ni au Département, assure le rapport. Contactée, la direction de l'Ehpad n'était pas joignable dans l'immédiat. L'Île-de-France compte 707 Ehpad dont 19% sont publics, 33% privés à but non lucratif, et 48 % privés à but lucratif.

H.G. avec AFP