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Société

L’armée française manque de pigeons voyageurs !

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L’armée française manque de moyens. Pas d’argent, ou de tanks, mais… De pigeons voyageurs, affirme le député UMP Jean-Pierre Decool, qui en appelle au ministre de la Défense.

L’armée manque de pigeons. Ce n’est pas une blague, c’est même une alerte très sérieuse lancée par le député UMP du Nord Jean-Pierre Decool. L’élu a écrit au ministère de la Défense pour demander plus de pigeons voyageurs. A l’heure actuelle, la France ne dispose que d’un seul colombier militaire à la forteresse du Mont-Valérien, près de Paris, avec 200 pigeons.
Si l’Allemagne et les Etats-Unis ont des milliers de pigeons, et même si la Chine est en train d’en former 10 000 « ce n’est pas un hasard », estime-t-il. Plus récemment, en Syrie, les rebelles ont utilisé des pigeons pour faire passer des messages durant le siège de Homs.

« On ne peut pas les toucher avec une mitraillette ! »

Les précieux volatiles seraient en réalité utiles en cas de rupture des liaisons téléphoniques ou de panne généralisée d’électricité à cause d’un conflit armé.
« Les moyens technologiques permettent de capturer les messages, des ondes, alors que lorsqu’un pigeon est dans le ciel, c’est beaucoup plus compliqué. Une fois qu’il vole, ce n’est pas avec une mitraillette ou un fusil de guerre qu’on va réussir à le toucher ».

« Un intérêt certain »

« Les pigeons voyageurs peuvent franchir des distances de 11 000, 12 000, 13 000 kilomètres ! Cette année, j’ai un pigeon qui est allé à Barcelone », s’enthousiasme Jean-Pierre Decool. Dans sa réponse, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian reconnaît « l'intérêt certain » du pigeon voyageur en matière de transmissions militaires au cours de l'Histoire, mais ne promet pas pour autant d’augmenter leur nombre.

« Ça ne sert à rien »

Si les pigeons ont leurs soutiens, ils ont aussi leurs détracteurs. Journaliste spécialisé sur les questions de défense et auteur du blog Secret Défense, Jean-Dominique Merchet estime tout simplement que « ça ne sert à rien ». « D’abord, ils n’arrivent pas toujours, et on ne sait pas quand. On n’imagine pas une armée moderne en Afghanistan envoyer des ordres par pigeon voyageur ! »
Et en cas de panne, il est persuadé qu’il y a déjà des moyens militaires prévus et bien plus efficaces. « On enverrait par exemple des ballons dans le ciel avec des antennes, de longs fils de plusieurs kilomètres en-dessous qui pourraient transmettre des ordres aux sous-marins nucléaires en plongée, mais je ne vois pas ce qu’un pigeon pourrait faire ».

La rédaction, avec Amandine Dubiez