BFMTV
Société

« L’armée, aujourd'hui, c’est un peu la grande foire »

BFMTV
Alors que le gouvernement présente son projet de loi sur le financement de l’armée, un major en retraite témoigne des manques chroniques en matériel.

Le budget de l'armée pour la période 2009-2014 a été examiné ce mercredi en conseil des ministres. Ce projet de loi de programmation militaire prévoit 185 milliards de dépenses d'ici à 2014. 101 milliards vont être consacrés à l'équipement pour moderniser l'armée. Une commande de 6 sous-marins nucléaires est d'ores et déjà confirmée. Autre axe important, le renforcement du renseignement militaire avec un nouveau satellite qui devrait être lancé d'ici 2015. Ce budget devrait également permettre de moderniser les chars et le matériel habituel des militaires.

« C'est la brocante »

En effet, le matériel n'est pas toujours à la hauteur de ce qu'on attend de l'armée. Le major en retraite Gérard Mollet, qui a appartenu au 8ème RPIMA de Castres jusqu'au début des années 2000, a bien connu les pannes de matériel : « Je commandais une section de canons de 20 et on avait toujours un ou deux véhicules qui étaient en panne par manque de pièces. Pas forcément des pièces très importantes, je ne parle pas de moteurs ou de trucs comme ça, mais les freins par exemple, et on nous disait "Bah on a commandé, il n'y a plus de sous, il faudra attendre". Et pendant X temps il manquait un ou deux canons de 20 au régiment ».

Selon lui, les militaires n'ont pas le matériel nécessaire lorsqu'ils partent sur les terrains d'opérations : « Pour fournir de très gros détachements comme en ce moment, il faut récupérer du matériel un peu dans tous les régiments. Que ça soit l'armement, le matériel électronique... Le régiment fait le point et dit après à l'étage supérieur "Moi, il me manque tant de ceci et tant de cela". Après, c'est la grande foire, on téléphone un peu partout pour savoir, d'un régiment à l'autre, si on pourrait avoir 3 paires de jumelles de tel modèle... Malheureusement, c'est la brocante ».

La rédaction et Christophe Bordet