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Société

L'argent va coûter un peu moins cher

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Le BCE a décidé jeudi d'abaisser son taux directeur de 1% à 0,75%. Les banques vont donc emprunter à un coup moins important, ce qui devrait avoir des conséquences positives sur les taux d’emprunt des particuliers et des entreprises.

Emprunter de l’argent devrait coûter moins cher dans les mois à venir. La Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé d’abaisser son taux directeur, le taux auquel empruntent les banques commerciales. Passant de 1% à 0,75% son taux directeur, la BCE veut ouvrir les vannes du crédit et compte ainsi soutenir l'économie dans la zone euro. Concrètement, si les banques empruntent moins cher, les entreprises aussi. Donc elles peuvent investir plus facilement ce qui favorise une économie dynamique (innovation, embauche…). Du côté des particuliers, le résultat est plus ou moins similaire. Avec des taux d’emprunts plus faibles, ceux-ci peuvent contracter un crédit à un coût moins élevé, ce qui encourage la consommation.

Des conséquences variables dans l'immobilier

Mais dans l’immobilier, les conséquences peuvent être variables. Si les Français peuvent accéder au crédit à moindre frais, la demande de logement augmente. Dès lors, soit l’économie joue le jeu, et le secteur du bâtiment décide de construire de nouveaux logements : dans ce cas, tout fonctionne, il y a création de richesse et donc croissance. De l’autre côté, le secteur de l'immobilier peut profiter de la hausse de la demande pour augmenter les prix de vente en décidant de ne pas augmenter les constructions de logements.
Pourtant, pour Laurent Vimont, le PDG de Century 21, la baisse des taux d’emprunts immobiliers paraît évidente : « Ils vont passer de 3,40 à 3,30%. Un exemple concret : pour une mensualité de 1000 euros par mois, quand les taux sont à 5,40% sur 20 ans, votre enveloppe de financement représente environ 143 000 euros. Quand les taux baissent et descendent à 3,20%, vous passez à 172 000 euros. Donc vous êtes plus riches virtuellement ».

« La baisse des taux n'est pas toujours efficace »

Jean-Marc Daniel est économiste et professeur à l'ESCP (Ecole supérieure de commerce de Paris) et Directeur de rédaction de la revue Sociétal. Il reste prudent face à cette annonce : « J’espère que ce n’est pas la mesure de la dernière chance parce que jusqu’à preuve du contraire ce n’est pas toujours efficace. On voit bien ce qu’il se passe aux Etats-Unis où le taux d’intérêt est extrêmement bas, mais où la croissance a du mal à se maintenir. En faisant ça, la BCE donne à boire aux entreprises. Mais on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif. Le véritable enjeu est de créer un climat de confiance pour que la dynamique économique s’enclenche ».

La Rédaction avec Antoine Perrin