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L'ANSM exclut un retrait des pilules de 3e génération

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a déclaré qu'une restriction des prescriptions de pilules contraceptives de troisième génération aux seuls spécialistes "n'est pas à l'ordre du jour". /Photo prise le 3 janvier 2013/REUTERS/Eric Gaillard

L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a déclaré qu'une restriction des prescriptions de pilules contraceptives de troisième génération aux seuls spécialistes "n'est pas à l'ordre du jour". /Photo prise le 3 janvier 2013/REUTERS/Eric Gaillard - -

PARIS (Reuters) - Une restriction des prescriptions de pilules contraceptives de troisième génération aux seuls spécialistes "n'est pas à l'ordre...

PARIS (Reuters) - Une restriction des prescriptions de pilules contraceptives de troisième génération aux seuls spécialistes "n'est pas à l'ordre du jour", a déclaré le directeur général de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Dans une interview publiée samedi dans Le Monde, Dominique Maraninchi exclut en outre à ce stade une suspension de la commercialisation de ces pilules, accusées de provoquer des risques accrus de troubles emboliques veineux.

"La suspension brutale pourrait générer de sérieux risques sanitaires avec des conséquences de grande ampleur en termes de grossesses non désirées et d'IVG", dit-il, ajoutant : "Ce serait compris comme une remise en cause de la contraception par pilule dans sa globalité."

Envisagée un temps pour limiter leur utilisation, une restriction de leur prescription aux seuls médecins spécialistes n'est plus d'actualité.

Ce "serait le plus facile réglementairement, mais ce n'est pas souhaitable : tous les médecins et toutes les femmes sont concernés", a indiqué Dominique Maraninchi. "D'autant qu'il n'y a pas assez de gynécologues. Ce n'est pas à l'ordre du jour."

Le directeur général de l'ANSM indique encore qu'une décision de suspension d'urgence par la France "nécessiterait un arbitrage européen" et que les récentes réévaluations du rapport bénéfices/risques effectuées tant en Europe qu'aux Etats-Unis "n'ont pas conduit à un retrait du marché."

Une jeune femme victime d'un accident vasculaire cérébral a porté plainte à la mi-décembre contre le laboratoire Bayer, fabricant d'une de ces pilules de troisième génération, en mettant en cause parallèlement l'ANSM. D'autres plaintes pourraient suivre ce mois-ci, si l'on en croit des avocats

Dominique Maraninchi souligne encore la nécessité, face à la crise actuelle, "de passer à une autre dimension dans l'information" tant auprès des prescripteurs, des utilisateurs que des distributeurs

"Au fil du temps, la consommation a progressivement dérivé, les contraceptifs de troisième et de quatrième génération étant largement prescrits d'emblée", dit-il.

Yann Le Guernigou, édité par Jean-Loup Fiévet