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Société

L'alliance GM-Peugeot aboutirait à fermer des sites

Les salariés de Peugeot et de la filiale Opel de General Motors se préparent à livrer bataille aux instances dirigeantes dans la mesure où apparaissent plus clairement en termes d'emplois les conséquences de l'alliance des deux constructeurs automobiles.

Les salariés de Peugeot et de la filiale Opel de General Motors se préparent à livrer bataille aux instances dirigeantes dans la mesure où apparaissent plus clairement en termes d'emplois les conséquences de l'alliance des deux constructeurs automobiles. - -

par Laurence Frost et Christiaan Hetzner PARIS/FRANCFORT (Reuters) - Les salariés de Peugeot et de la filiale Opel de General Motors se préparent à...

par Laurence Frost et Christiaan Hetzner

PARIS/FRANCFORT (Reuters) - Les salariés de Peugeot et de la filiale Opel de General Motors se préparent à livrer bataille aux instances dirigeantes dans la mesure où apparaissent plus clairement en termes d'emplois les conséquences de l'alliance des deux constructeurs automobiles.

PSA Peugeot Citroën a donné un aperçu sur les "conséquences immédiates" à l'occasion d'une réunion interne vendredi, a déclaré le délégué syndical CGT Bruno Lemerle. "Ainsi que la CGT le redoutait, la plupart des conséquences immédiates de cette alliance se font au détriment de l'emploi", lit-on dans le communiqué du syndicat.

La Fédération européenne de la métallurgie (FEM) a fait savoir vendredi que les dirigeants syndicaux d'Opel-Vauxhall, filiale européenne de General Motors, et de PSA Peugeot-Citroën ouvriraient des discussions en avril à Bruxelles en vue de forger une alliance face aux deux groupes et de défendre l'emploi.

GM et Peugeot ont bien dit que certaines usines devraient fermer ou réduire leurs effectifs pour compenser des pertes en Europe, où règnent les surcapacités et où se déploie une concurrence féroce.

Toutefois, ils ont jusqu'à présent affirmé que les décisions individuelles sur les sites seraient indépendantes de leur alliance dans le développement et la production de véhicules.

Mais selon un conseiller qui a pris part aux négociations entre GM et Peugeot a dit que les fermetures de sites avaient été une composante inéluctable des discussions, mais qu'elles ne seraient annoncées en France qu'après le deuxième tour des élections présidentielles le 6 mai.

"Les deux sociétés ont une idée bien arrêtée de ce qu'elles aimeraient faire", a dit le conseiller. "Il est évident que les Français ne vont pas annoncer ça maintenant, avant les élections".

GM et Peugeot escomptent au moins 1,5 milliard d'euros d'économies annuelles du fait de leur alliance, par laquelle le premier doit prendre une participation de 7% au capital du second.

Les premières coupes claires pourraient être pratiquées dans la recherche et développement.

PSA a annoncé vendredi qu'il étudiait avec GM la possibilité d'étendre leur alliance à de nouveaux modèles et technologies, en particulier dans les grandes berlines et les boîtes de vitesses à double embrayage.

Peugeot a également annoncé le décalage de sept mois de la phase d'industrialisation de la boîte de vitesses à double embrayage DCT, dont la production est envisagée sur le site de Valenciennes (Nord).

"Pendant ce délai, il a été décidé d'explorer des voies plus économiques et notamment celles offertes par l'alliance avec GM pour permettre au groupe de disposer d'une boîte de ce type", a-t-il ajouté.

La suspension d'un projet de véhicule du segment C - de type compact - sur le site de Madrid a été en outre confirmée.

General Motors a pour sa part concocté un plan quinquennal pour Opel qu'il doit présenter à son conseil d'administration mercredi et ce plan comportera sans doute plusieurs fermetures de sites, selon des sources proches du constructeur de Detroit.

L'usine allemande de Bochum et anglaise d'Ellesmore Port sont les plus exposées.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Cyril Altmeyer