BFMTV
Société

Journée d'action sur le prix du lait partout en france

Une des actions menées par les producteurs de lait mardi 3 août dans un supermarché près de Nantes. La mobilisation s'est poursuivie jeudi partout en France pour obtenir des industriels une revalorisation du prix du litre au troisième trimestre. /Photo pr

Une des actions menées par les producteurs de lait mardi 3 août dans un supermarché près de Nantes. La mobilisation s'est poursuivie jeudi partout en France pour obtenir des industriels une revalorisation du prix du litre au troisième trimestre. /Photo pr - -

Les producteurs de lait mènent des actions partout en France pour obtenir des industriels une revalorisation du prix du litre.

PARIS (Reuters) - Les producteurs de lait mènent des actions partout en France pour obtenir des industriels une revalorisation du prix du litre au troisième trimestre et menacent de durcir le mouvement s'ils ne sont pas entendus.

Des rassemblements ont eu lieu à Paris et en province devant les sièges sociaux des groupes Bel, Bongrain et Lactalis, et des coopératives Laïta et Soodial, qui ont reçu des délégations de producteurs.

A Paris, des producteurs se sont rassemblés devant le siège du fromager Bel, qui fabrique, entre autres, la Vache qui rit. Sur les portes d'entrée, ils ont collé une affichette dénonçant "la vache qui se beurre sur le dos des producteurs".

Selon la délégation reçue pendant une heure par le directeur commercial du groupe Jean-Marie Poupat, les industriels ont entamé une concertation sur les revendications des producteurs.

Le secrétaire général de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Thierry Roquefeuil, a dit attendre le résultat de cette concertation, mais a jugé le terrain favorable à une reprise des négociations.

En cas d'échec des discussions, les producteurs se concerteront pour décider de la poursuite à donner aux actions, a-t-il dit aux journalistes.

Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a demandé que les "négociations s'ouvrent" et "qu'elles aboutissent rapidement".

"Il y a urgence" à sortir d'une "situation ubuesque" où les producteurs n'ont pas de visibilité à court et moyen terme, dit-il dans le quotidien Ouest France, paru jeudi.

Le ministre annonce un plan de développement "de plusieurs millions d'euros" à la rentrée pour les filières lait et élevage, mais à condition qu'un accord soit trouvé au sein de la filière.

Au terme d'une réunion la semaine dernière, les producteurs avaient donné jusqu'au 12 août aux industriels qui ne jouent pas le jeu pour payer la tonne de lait au juste prix conformément à un accord en ce sens conclu en 2009.

Depuis plusieurs semaines, ils assortissent leurs revendications d'opérations de "stickage" de produits dans les rayons des supermarchés pour informer les consommateurs.

Bruno Le Maire prévient que le financement d'un plan de développement "a été accepté, dans un contexte budgétaire tendu", par le gouvernement mais qu'il ne pourra être lancé que "si un accord sur les prix a été trouvé."

SOLUTION EXTRÊME ?

En vertu de l'accord passé l'an dernier, les producteurs demandent une revalorisation des prix de plus de 10% sur l'ensemble de l'année, soit une hausse de 31 euros la tonne de lait qui se négocie actuellement autour de 300 euros.

Pour justifier leur position, les laiteries font valoir leur difficulté face à la concurrence allemande, les prix pratiqués Outre-Rhin étant plus bas.

Les producteurs de lait avancent de leur côté que les marchés mondiaux sont bien meilleurs qu'en 2009 et qu'ils aimeraient profiter de la reprise.

Ils sont représentés par la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), les Jeunes Agriculteurs (JA) et la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL).

L'Association des producteurs de lait indépendants (APLI), qui n'est pas considérée comme un syndicat représentatif et rassemble les indépendants, prône pour sa part une nouvelle grève du lait, à l'image de celle qui avait permis l'accord de l'automne 2009.

"C'est une solution extrême mais je ne vois pas d'autres solutions", a déclaré Sophie Poux l'une de ses porte-parole jeudi sur France info.

Les syndicats majoritaires n'ont pas perdu l'espoir de ramener les industriels à la table des négociations. Dans leur collimateur, certaines coopératives et les géants fromagers Lactalis, Bongrain et Bel, qui fabriquent notamment le camembert Président, les fromages Caprice des Dieux et La Vache qui rit.

Laure Bretton, Gérard Bon et Yann Le Guernigou