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"Je suis à l'agonie": une éleveuse endettée se rend devant l'Élysée avec sa chèvre pour appeler à l'aide

Après s'être garée devant l'Élysée ce mercredi 14 février, Delphine Serreau a été reçue au ministère de l'Agriculture. Endettée à hauteur de 400.000 euros, elle risque de devoir envoyer ses 80 chèvres à l'abattoir d'ici la fin de la semaine.

Son cas est urgent. Delphine Serreau, éleveuse de chèvres dans l'Indre, est "à l'agonie". Elle doit 400.000 euros à la banque qui lui réclame la somme d'ici la fin de semaine, sans quoi elle devra se séparer de ses 80 animaux. Pour se faire entendre, elle a fait plus de cinq heures de route pour se garer devant l'Élysée ce mercredi 14 février avec sa chèvre, Princesse.

"Je suis là pour essayer de sauver ma ferme (...) Cela fait six ans que je travaille comme une dingue. Je travaille 15 à 20 heures par jour, je suis toute seule", a-t-elle confié à BFMTV dans l'après-midi.

"Je dois tout à mes chèvres"

Lors d'une interview en décembre à France 3 Centre-Val de Loire, l'agricultrice avait déclaré avoir reçu 30 tonnes de foin de luzerne payées d'avance et totalement inutilisables. Depuis, ses chèvres ne produisent plus de lait. C'est pourquoi elle avait lancé une cagnotte Leetchi pour se sortir d'une situation inextricable. À ce jour, elle a reçu près de 23.000 euros, loin des dettes à rembourser dans l'urgence.

"Même si c’est très dur, je dois tout à mes chèvres. Elles m’ont donné tout ce qu’elles pouvaient depuis six ans et je me dois pour elle de me battre autant qu’elles me font plaisir au quotidien", a-t-elle ajouté à notre micro. Et de poursuivre: "Monsieur Emmanuel Macron lors d’une interview a dit qu’aucun agriculteur ne serait sans solution (...) J’avais l’impression que personne n’allait m’aider."

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Dans la soirée, Delphine Serreau a été reçue au ministère de l'Agriculture. "J’attends de voir. Il n’y a pas de certitude. Je suis mitigée, mais je vais y croire", a-t-elle commenté à la sortie de l'entretien. Selon elle, la banque lui laissera peut-être un délai supplémentaire mais des solutions doivent être trouvées, et très vite.

"Je suis à l'agonie (...) J'ai souvent gagné mes combats, et j'ai envie de gagner celui-ci pour ma mère en particulier et tous mes proches", a soufflé l'éleveuse. Dans le cas contraire, "c'est toutes mes chèvres à l'abattoir, et je pense que je les suivrai."

Anthony Lebbos et Théo Putavy