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"Je n'ai pas envie de mourir de froid": la galère de certains sinistrés trois mois après le séisme en Charente-Maritime

Trois mois après le séisme qui a durement touché la Charente-Maritime, certains sinistrés vivent encore dans des mobil-homes. D'autres attendent que les travaux pour leur maison se mettent enfin en route.

Une caravane de 24 mètres carrés. C'est là que vivent Kelly Macquart, son conjoint et ses deux filles depuis un mois, à Sainte-Gemme, en Charente-Maritime. Depuis le séisme de magnitude 5,3 à 5,8 qui a frappé le département, le 16 juin dernier, ils se sont retrouvés avec une maison inhabitable. Et ont été obligés d'investir dans cette maison de fortune, installée à quelques mètres de leur ancien jardin.

"C'est très dur. Tous les matins, quand j'ouvre la porte et que je regarde dehors, je me dis: 'Pourquoi est-ce que je suis dans la caravane? Ma maison est là.' Je n'ai pas envie de mourir de froid cet hiver. Je veux retrouver une vie normale", confie-t-elle à notre micro.

Locataires, ils n'ont pas retrouvé de logement dans leur budget. D'ici à quelques semaines, ils s'installeront sur un ancien terrain de foot, aménagé par la commune pour accueillir certains sinistrés dans 19 mobil-homes.

"Qu'est-ce qu'on va devenir?"

Dans la commune voisine de Cram-Chaban, Lucette Joubert, également sinistrée du séisme, peut continuer à vivre dans sa maison, mais sans se rendre au premier étage, jugé trop dangereux. Aucune date n'a encore été fixée pour des travaux. Ce qui inquiète la retraitée:

"On ne sait pas quand ça va se passer! Quand on voit qu'il y a des sinistres partout et que ce n'est pas encore fait trois-quatre ans après... Qu'est-ce qu'on va devenir?"

Un mois après la catastrophe, de nombreux sinistrés, habitant notamment à La Laigne, la ville la plus gravement touchée par le sinistre, avaient fait part à BFMTV du temps que prenaient les aides pour arriver et de la lenteur des démarches. Plusieurs habitants de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres avaient alors créé un collectif pour se défendre.

300 millions d'euros

"Après ces trois mois il n'y a toujours rien qui a été fait", déplore, lui aussi, Laurent Renaud, maire de Cram-Chaban.

"On est en attente des résultats des experts, des contre-experts, des spécialistes en bâtiment... On est constamment dans l'absence de réponse", conclut-il.

D'après France Assureurs, principal organisme de représentation professionnelle des entreprises d'assurance en France, le coût total du sinistre pourrait atteindre 300 millions d'euros.

Clément Boutin Journaliste BFMTV