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Valenciennes: ils appellent leurs enfants "Nutella" et "Fraise", la justice refuse

Deux couples de parents ont voulu prénommer leurs enfants "Nutella" et "Fraise". La justice a refusé.

Deux couples de parents ont voulu prénommer leurs enfants "Nutella" et "Fraise". La justice a refusé. - Philippe Huguen - AFP

Deux couples de parents ont voulu prénommer leurs enfants "Nutella" et "Fraise", à Valenciennes. A chaque fois, le juge des affaires familiales a refusé, car ces prénoms n'étaient pas conformes à l'intérêt des enfants.

La justice a dit non. Deux couples de parents ont, ces derniers mois, donné des prénoms qui ont été retoqués par le tribunal de Valenciennes, dans le Nord. En l'occurrence, ce sont les petites "Nutella" et "Fraise" qui se sont vues toutes deux attribuer un nouveau petit nom.

Pour la première, comme le rapporte la Voix du Nord, née le 24 septembre à Valenciennes, l'officier de l'état civil a déclaré que "le prénom de l'enfant n'est pas conforme à son intérêt". C'est ainsi que ce dernier a informé le procureur de cette même ville, qui a ensuite saisi un juge des affaires familiales. Objectif: que le prénom "Nutella" soit supprimé des registres de l'état civil.

Une audience s'est déroulée fin novembre à ce sujet, à laquelle les parents du bébé n'ont pas participé. L'enfant a alors été renommée "Ella". "En l'espèce, le prénom 'Nutella' donné à l'enfant correspond au nom commercial d'une pâte à tartiner", pouvait-on lire sur la notification du jugement, consultée par la Voix du Nord. "Il est contraire à l'intérêt de l'enfant d'être affublé d'un tel prénom qui ne peut entraîner que des moqueries ou des réflexions désobligeantes".

De "Fraise" à "Fraisine"

Le cas de la petite Fraise, née le 17 octobre, a été jugé le 5 janvier. Pour les parents, le but était de trouver "un prénom original non usité", ont-ils expliqué devant le juge. Qui n'a pas été convaincu: dans son délibéré lundi dernier, il a été expliqué que le prénom Fraise "sera nécessairement à l’origine de moquerie notamment l’utilisation de l’expression ramène ta fraise, ce qui ne peut qu’avoir des répercussions néfastes sur l’enfant". 

Du coup, les parents de l'enfant, originaires de Raismes, se sont consolés avec "Fraisine". "Un ancien prénom usité au 19e siècle" et qui n'est pas, selon la justice, "contraire à l'intérêt de l'enfant".

Pour rappel, il n'existe plus en France de liste de prénoms admissibles, chaque couple est donc libre de prénommer son enfant comme bon lui semble. Toutefois, l'officier d'état civil est chargé de contrôler le prénom au moment de la déclaration de naissance. S'il lui paraît contraire à l'intérêt de l'enfant, sa mission est ensuite d'en avertir au procureur de la République, qui peut décider, ou non, de saisir un juge des affaires familiales.

Jé. M.