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Insolite

Sivens: disparition de la sculpture dédiée à la mémoire de Rémi Fraisse

Sculpture réalisée de nuit en hommage à Rémi Fraisse par le collectif la Pelle masquée - Lisle-sur-Tarn - 20 octobre 2015

Sculpture réalisée de nuit en hommage à Rémi Fraisse par le collectif la Pelle masquée - Lisle-sur-Tarn - 20 octobre 2015 - Eric Cabanis - AFP

Mystère. La sculpture réalisée par le collectif "la Pelle masquée" en hommage au jeune botaniste de 21 ans, Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive lors des affrontements à Sivens en octobre dernier, a disparu.

L'imposante sculpture érigée par des inconnus dans la nuit du 19 au 20 octobre à Sivens dans le Tarn en hommage à Rémi Fraisse, tué il y a un an par une grenade offensive lancée par un gendarme, a disparu. Le monument de 1,8 tonne et de plus de 2 mètres de haut qui représentait une main en pierre de Castries sur laquelle était posée la planète Terre en roues de charrette de bois cerclées d'acier s'est volatilisé. Il était gravé dessus "Nous humains, enfants de la Terre continuons le combat pour la vie".

Une oeuvre en mémoire de Rémi Fraisse

"Elle a été enlevée cette nuit" (dans la nuit de ce mardi à mercredi), a indiqué le lieutenant-colonel Sylvain Rénier, commandant du groupement de gendarmerie du Tarn. Dimanche dernier, des dizaines de personnes étaient venues rendre hommage à Rémi Fraisse devant cette sculpture, pour le premier anniversaire de sa mort. L'oeuvre aurait été installée sur ce lieu par les proches du jeune botaniste. Le groupe qui avait amené la stèle s'était présenté sous le nom du collectif "La Pelle Masquée". "Ce monument, avait-il déclaré, rend hommage à la mémoire de Rémi Fraisse tombé sous les tirs des gendarmes il y a un an et à toutes celles et ceux qui continuent à lutter pour l'environnement et l'humanité".

Une disparition qui "n'est pas une infraction"

Le fait que le monument ait été retiré "n'est pas une infraction", a précisé le lieutenant-colonel Rénier et "il n'y a pas eu de plainte déposée". "La seule infraction est le fait que la stèle ait été installée sur une propriété privée". Il s'agit de la CACG (Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne) propriétaire des lieux et maître d'ouvrage délégué du projet de barrage contesté dans la zone humide du Testet riche en biodivesité, situé dans la forêt de Sivens. Selon le haut responsable de la gendarmerie, la CACG "avait envisagé un temps de déposer plainte" après la découverte de la sculpture.

A-.F. L. avec AFP