Jeux d'argent: faudra-t-il montrer sa carte d'identité pour pouvoir jouer?

Deux députés ont présenté en février dernier un rapport proposant l'obligation de présenter une pièce d’identité à l'achat d'un jeu d’argent. La mesure est d'ores et déjà testée dans une centaine de bureaux de tabac.

Présenter ses papiers d'identité lors de l'achat d'un jeu à gratter ou d'une grille de Loto: voilà qui pourrait bientôt devenir une obligation pour les joueurs de la Française des Jeux ou de PMU. Dans un rapport de février dernier, deux députés envisagent de rendre obligatoire la présentation d'une pièce d'identité à l'achat d'un jeu d'argent, afin de lutter contre le blanchiment d'argent et l'addiction au jeu, notamment pour les mineurs. Depuis le mois de mars, une centaine de bureaux de tabac de la Française des Jeux testent la mesure, avant qu'elle ne soit généralisée si elle s'avère positive.

Les députés Régis Juanico (PS) et Jacques Myard (LR) affirment que l'identification systématique des joueurs permettrait de repérer les transactions suspectes, alors que 200.000 joueurs sont jugés comme excessifs en France et un million à risque modéré".

En 2014, plus de la moitié des Français (56,2%) avaient déjà joué au moins une fois à un jeu d'argent selon l'Observatoire des Jeux (ODJ), contre 46,4% en 2010. Une augmentation "générale et assez homogène qui concerne tous les milieux sociaux" selon les chercheurs de l'ODJ.

Une contrainte supplémentaire pour les buralistes

Si les jeux de Casino sont déjà soumis aux contrôles d'identité depuis une dizaine d'années, le PMU et la Française des Jeux en sont exonérés. Seuls les gagnants d'une somme supérieure ou égale à 5.000 euros doivent être identifiés.

Les buralistes, eux, sont plus réfractaires. Ils voient cette pratique comme une contrainte supplémentaire et considèrent que la mesure découragerait les joueurs et nuirait à leur activité. Josianne, buraliste et auditrice des GG, expliquait en février dernier sur RMC qu'elle ne souhaitait pas endosser le costume de "flic". 

En octobre 2016 déjà, la Cour des comptes avait demandé l'instauration des contrôles d'identité. 

Jeanne Bulant