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Allemagne: victime d’un meurtre, elle revient 30 ans après

Petra Pazsitka avant qu'elle ne disparaisse

Petra Pazsitka avant qu'elle ne disparaisse - Capture d'écran de l'émission allemande Aktenzeichen XY.

Petra Pazsitka a 24 ans lorsqu'elle disparaît en Allemagne. Alors que tout le monde la pensait morte depuis plus de 30 ans, elle a refait surface il y a seulement quelques jours.

La "victime" d’un meurtre est revenue d'entre les morts plus de 30 ans après sa disparition, sans fournir d’explications, révèle le journal Bild. Ce fait-divers remonte à 1981: Petra Pazsitka disparaît à l'époque soudainement, à l’âge de 24 ans. Elle ne se présentera jamais à l’anniversaire de son frère chez qui elle avait rendez-vous.

Un homme qui avait commis le viol puis le meurtre d’une adolescente un an plus tôt est rapidement soupçonné d’être coupable de cette disparition. Après avoir été interrogé, il avoue les deux meurtres mais le corps de l’étudiante reste introuvable. La police allemande classe donc l’affaire en 1989.

Alors que tous la pensaient morte, l’affaire s’ouvre à nouveau à Düsseldorf, le 11 septembre dernier. Une femme de 55 ans, se présentant comme "Madame Schneider", se dit victime d’un cambriolage et porte plainte. Lorsque la police insiste pour avoir ses papiers d’identité, la femme avoue être Petra Pazsitka et avoir vécu sans documents d’identité depuis 30 ans.

La fugue dissociative, un trouble psychique très rare

"Elle n’avait même pas de compte en banque et payait tout en liquide", explique à NBC News un porte-parole de la police de Brunswick, qui ajoute que Petra travaillait au noir depuis sa disparition. Toujours est-il que la justice allemande considère que cette femme n'est pas en infraction. Elle l'a néanmoins déclarée vivante tout en la faisant du même coup réapparaître dans les fichiers administratifs.

La jeune femme disparue, devenue une quinquagénaire énigmatique, a simplement indiqué que cette fugue au long cours n'avait pas été causée par sa famille. Toutefois, elle exclut désormais de renouer avec son frère et sa mère, qui lui ont pourtant écrit, en apprenant la nouvelle.

Dans le journal Bild, le psychologue allemand Gerd Zimmek évoque pour sa part une possible "fugue dissociative", un trouble psychique rare, qui pousse les personnes atteintes à oublier jusqu'à leur identité. Un type de fugue qui peut trouver son explication dans une grande exigence envers soi-même, une peur de l'échec et un stress intense. Or, à l'époque de sa disparition, la jeune femme allait finir sa thèse en informatique sur un sujet décrit comme "très compliqué et lourd" par ses collègues de l'époque. Le mystère pourrait bien être levé.

C.H.