200 ans après Waterloo, la Belgique frappe une pièce de 2,5 euros pour ne pas froisser la France

La Belgique a dévoilé ce lundi une pièce commémorative de 2,5 euros pour célébrer les 200 ans de la bataille de Waterloo. Un événement qui ne réjouit pas vraiment du côté français... Explications.

C'est une défaite qui, deux cents ans plus tard, a encore du mal à passer. Et cette crispation se ressent même sur les plus petits détails. La Belgique a dévoilé lundi une pièce de monnaie étonnante, de 2,5 euros, frappée dans le but de commémorer le bicentenaire de la bataille de Waterloo. Un lutte qui, comme chacun le sait, avait fait près de 50.000 morts et vu l'armée française conduite par Napoléon Ier s'incliner, provoquant l'abdication de ce dernier.

Mais pourquoi une telle somme? Car la France s'était très farouchement opposée, en mars dernier, à ce qu'une pièce de 2 euros soit réalisée en ce sens, et puisse circuler librement partout en Europe. "Ce projet est susceptible d'engendrer une réaction défavorable en France" car "la bataille de Waterloo est un événement dont la résonance particulière dans la conscience collective va au-delà de la simple évocation d'un conflit militaire", avait ainsi estimé Paris, appuyé dans cette démarche par plusieurs autres pays européens. Faisant ainsi plier, un temps tout du moins, Bruxelles.

Impossible de l'utiliser pour payer

En faisant le choix de frapper une pièce de 2,5 euros en laiton, celui que l'on surnomme également le "plat pays" a pu ainsi faire fi de l'avis de ses homologues de l'Union européenne. Mais de facto, cette pièce ne pourra pas être utilisée normalement comme moyen de paiement. Non seulement parce qu'elle n'est pas reconnue légalement, mais parce qu'en plus cela serait inutile: d'une valeur de 2,5 euros, il faudra débourser près de 6 euros pour pouvoir acquérir l'une des 100.000 pièces frappées.

Dans la même veine, une pièce de 10 euros en argent a également été éditée à 10.000 exemplaires. Si vous souhaitez en commander une, il n'existe qu'un seul moyen: le site internet de la Monnaie royale de Belgique.

Mauvais perdante, la France?

La crispation autour des 200 ans de la défaite de Waterloo est telle que l'Hexagone n'enverra aucun officiel pour les commémorations de la dite bataille, qui seront célébrées pendant quatre jours à partir du 17 juin prochain. 

La France est-elle mauvaise perdante? Pas si simple: il y a 10 ans, la France n'avait pas commémoré la victoire d'Austerlitz, pourtant l'une des plus importantes victoires napoléoniennes. Les autorités sont embarrassées par le personnage de Napoléon, très controversé en France. Et préfère donc faire profil bas.

Jé. M.