BFMTV
Société

Incidents pendant la nuit en banlieue parisienne

NOUVEAUX INCIDENTS EN SEINE-SAINT-DENIS

NOUVEAUX INCIDENTS EN SEINE-SAINT-DENIS - -

PARIS - Des incidents se sont produits en banlieue parisienne tard mercredi soir, avec des bus à nouveau pris pour cible à Tremblay-en-France...

Correction: bien lire "Loïc Lecouplier" et non "Loïc Legoupiller".

BOBIGNY, Seine-Saint-Denis (Reuters) - De nouveaux incidents se sont produits mercredi soir en banlieue parisienne où des bus ont été une nouvelle fois pris pour cible à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

Brice Hortefeux, qui avait annoncé la veille un plan national de sécurisation des transports, en réponse à de premières attaques de bus dans cette ville, a assuré que la sécurité de ces lignes serait encore renforcée.

"Dans notre pays, il n'y a pas de zone de non-droit. Les policiers ont fait leur travail. La loi et l'ordre c'est valable pour le pays et pour la cité des 'Grands Ensembles'", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Des syndicats de policiers ont vu dans cette action une forme de bravade de jeunes de cette cité sensible envers le ministre de l'Intérieur, confronté ces dernières semaines à un regain de violences urbaines.

"C'est une réponse, c'est de la bravade. C'est une logique d'affrontement, de marquage du territoire", a dit à Reuters Loïc Lecouplier, délégué du syndicat Alliance en Seine-Saint-Denis.

"Vous dites: 'On va sécuriser les bus, ça ne se passera plus', et nous on va vous montrer que ça se passera encore. Je vais mettre des policiers derrière chaque bus et ils vont trouver le système pour caillasser un bus où il n'y avait pas de policier", a-t-il ajouté.

Deux bus, dont l'un avait une escorte policière, ont été caillassés à Tremblay. Le second, qui rentrait vide au dépôt, a eu des vitres brisées par des projectiles pouvant avoir été tirés par arme à feu.

Selon Brice Hortefeux, un contrôle d'identité sur un homme en scooter dans la "cité des Grands Ensembles" a déclenché les incidents. "Une cinquantaine d'individus ont pris à partie des policiers en leur jetant des projectiles", a-t-il dit.

Il y a eu trois interpellations pour rébellion et peu après, des jeunes s'en sont pris aux bus.

"BRAVADE PERMANENTE"

Pour Loïc Lecouplier, ces violences ne sont pas liées à l'opération anti-drogue menée fin mars à Tremblay et qui avait vraisemblablement entraîné les premières actions contre des bus.

Ces incidents avaient suscité une vive émotion et les chauffeurs avaient obtenu de pouvoir bénéficier d'escortes policières pour les lignes présentant le plus de risques.

A la suite des violences de mercredi soir, des chauffeurs de la compagnie "Courriers de l'Ile-de-France" ont exercé à nouveau leur droit de retrait jeudi.

"On ne peut pas mettre une voiture de police derrière chaque bus, les lignes qui sont sécurisées sont les lignes les plus sensibles", a expliqué Loïc Lecouplier.

D'autres incidents se sont produits dans la nuit dans le "93", considéré comme le département le plus sensible de la banlieue parisienne et où de nombreux maires ne cessent de réclamer des renforts policiers et une politique de sécurité mieux adaptée.

A Clichy-sous-Bois, dans la cité des Chênes pointus, des pompiers appelés pour un feu de parking ont trouvé sur la voie, en ressortant des lieux, un canapé en feu à côté d'une bonbonne de gaz arrosée de liquide inflammable.

Ces incidents n'ont pas fait de blessé et aucune arrestation n'a été signalée.

Jeudi matin, les policiers de Seine-Saint-Denis, en particulier à la direction territoriale de la sécurité de proximité, semblaient vouloir garder leur sang-froid.

"C'est ce que nos collègues rencontrent tous les jours. Vous passez dans la rue une fois, vous passez une deuxième fois, on va vous faire un geste déplacé, c'est un test permanent, de la bravade permanente", explique le responsable d'Alliance.

Gérard Bon et Clément Guillou, édité par Sophie Louet