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"Il faut plus de contrôle": l'expérience difficile d'un maire avec la gestion des crèches par une société privée

Jean-Michel Genestier, maire du Raincy, a raconté sur BFMTV les nombreux problèmes qu’il a rencontrés dans ses crèches gérées anciennement par une société privée. La délégation de service public qui lui avait été accordée n'a pas été renouvelée et a été confiée à un nouveau prestataire.

"Ça ne s'est pas passé comme je l'aurais souhaité". Jean-Michel Genestier, maire du Raincy (Seine-Saint-Denis), a raconté sur BFMTV ce mercredi soir sa décision de confier en 2018 les crèches municipales à des sociétés privées.

"Au début de mon premier mandat j'avais trois crèches gérées par l'activité municipale et les personnels municipaux", relate l'édile. "J'ai souhaité monter en compétences sur un certain nombre de sujets: le confort des enfants, la sécurité et pour aller jusqu'à l'apprentissage de l'anglais. J'estime qu'il faut que les enfants puissent aussi l'apprendre".

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Un nouveau délégataire

Affirmant que le personnel de l'époque "n'était pas en capacité" et formés pour ces nouvelles missions, le maire du Raincy a donc décidé se tourner vers la délégation de service public: "la ville est toujours le pilote mais c'est une entreprise qui réalise à sa place".

Jean-Michel Genestier explique néanmoins que plusieurs problèmes sont survenus à la suite de cette délégation de mission de service public, notamment une en particulier: celle des couches.

"Quand les parents venaient les chercher, ils me disaient que leur enfant n'a pas été changé depuis plus d'une heure ou deux heures et qu'on les avait empêchés de changer la couche avant qu'ils ne sortent de la crèche", raconte le maire sur notre antenne.

Si le maire du Raincy précise qu'un nouveau délégataire a depuis été désigné, "avec un nouveau contrat et avec une fermeté encore plus importante sur le contrôle".

"La confiance n'est pas totale mais le contrôle est complet"

"Il faut plus de contrôle et faire en sorte que celui qui contrôle, la mairie et ses collaborateurs, puisse vérifier tout cela", a plaidé Jean-Michel Genestier depuis la crèche Anne Frank à Raincy, où des travaux ont récemment été effectués. "Tout est vérifié dans les détails".

"La confiance n'est pas totale mais le contrôle, lui, est complet pour qu'on puisse rassurer les parents", a conclu Jean-Michel Genestier.

Cinq mois après la parution d'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales (Igas) sur la prévention de la maltraitance dans les crèches, deux ouvrages - Le Prix du berceau et Babyzness - alertent sur les dérives dans plusieurs crèches gérées par des sociétés privées.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a déclaré ce mercredi à l'issue du Conseil des ministres qu'il fallait "entrer pleinement dans la culture du contrôle" des crèches.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV