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Société

« Il a pris mon fils pour un punching-ball »

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Témoignage exclusif sur RMC du père d’Enzo, 2 ans, tué par le concubin de sa mère après 48 heures de calvaire.

Grosse émotion à Nemours en Seine-et-Marne après la mort d'un petit garçon de 2 ans. Enzo est mort samedi dernier, après avoir été frappé pendant 2 jours par le concubin de sa mère. Le petit garçon a reçu des coups de pieds, des giffles et des coups de laisse. Cela faisait moins d'un mois qu'Enzo et sa mère s'étaient installés chez le nouveau compagnon de celle-ci. L'enfant n'y a passé que 6 jours, entre les vacances, les visites chez son père et l'hôpital après de premières violences.

Moins de deux semaines avant sa mort, Enzo avait déjà été frappé par cet homme, le nouveau compagnon de sa mère. A l'hôpital, les médecins qui soupçonnaient une maltraitance, avaient retiré Enzo à sa mère. Mais face aux gendarmes, la mère a couvert son compagnon et dit qu'Enzo était tombé dans l'escalier. Après une semaine d'hôpital, la justice l'a autorisée à reprendre son fils. Elle est alors retournée tout de suite chez son compagnon et, pendant 48 heures, Enzo, 2 ans, a vécu un calvaire : coups de pied, gifles, coups de laisse... Le compagnon de sa mère, maître-chiens, explique qu'il a puni Enzo comme il punit ses chiens. Quand la mère a prévenu les pompiers, il était déjà trop tard, le coeur d'Enzo ne battait plus.

Le concubin, un maître-chiens de 27 ans et la mère, âgée de 23 ans sont mis en examen et écroués depuis lundi, respectivement pour « coups mortels sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité » et « violences volontaires aggravées », et pour « complicité de coups mortels aggravés » et « non-empêchement de crime ».

Karim, le père biologique d'Enzo, était séparé de la mère depuis 1 mois. Elle l'avait quitté pour s'installer avec son nouveau compagnon. Pour lui, ce qu'il s'est passé est « ignoble. Il a été pris pour un punching-ball, sauf que mon fils n'est pas un punching-ball. C'est un enfant qui demande à être aimé, pas à être tapé. Ce gars l'a eu 6 jours... Mon fils était très bien le 14 mai. Quand il est rentré de vacances, tout s'est enchaîné trop vite, incontrôlable. Cet homme, je ne l'ai vu qu'une fois, avec ses chiens dangereux. Il prend tous les êtres humains pour des chiens. Je ressens de la haine. Je laisse la justice faire mais il ne mérite même pas de vivre. Qu'il reste toute sa vie en prison, c'est tout ce qu'il mérite. Elle aussi. Elle pouvait partir, elle pouvait le signaler, elle n'a rien fait. Son rôle de mère, elle ne l'a pas fait correctement, elle aurait pu éviter le drame. C'est un gâchis, le petit demandait beaucoup d'amour, il n'a pas demandé tout ça... ».

La rédaction et Yann Abback