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Société

« Home », pas si sweet home ?

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Pour la journée mondiale de l'environnement, vendredi 5 juin, le photographe Yann Arthus-Bertrand sort « Home ». Un film en forme de déclaration d'amour à la planète, mais aussi un cri d'alarme.

La « maison » de Yann Arthus-Bertrand, c'est bien sûr notre Terre. Avec Home, le célèbre photographe auteur de "La Terre vue du ciel", lance une déclaration d'amour à la planète, mais aussi un cri d'alarme. Le tournage de Home, filmé par hélicoptère au dessus de 54 pays, a duré 18 mois. Malgré quelques soucis avec certains pays - la Corée du Nord et Dubaï n'ont pas voulu être filmés, l'Inde elle, a confisqué la moitié des cassettes après le tournage - le résultat est là : un film de 2 heures qui sort ce vendredi 5 juin en salles, sur internet (www.youtube.com), en DVD et qui sera aussi visible à la télévision (sur France 2 à 20h35) et projeté en plein air sur le Champ de Mars (à 22h30) à Paris, ainsi qu'à New-York, Londres, Mexico, Moscou...

La bande-annonce

Le pitch

En 200 000 ans d'existence, l'homme a rompu l'équilibre sur lequel la Terre vivait depuis 4 milliards d'années. Réchauffement climatique, épuisement des ressources, extinction des espèces : l'homme a mis en péril sa propre demeure. Mais il est trop tard pour être pessimiste : il reste à peine dix ans à l'humanité pour inverser la tendance, prendre conscience de son exploitation démesurée des richesses de la Terre, et changer son mode de consommation.

Un film écologiquement correct

Petite polémique autour de ce film, puisque derrière le mécénat de François-Henri Pinault, EDF - qui fait du nucléaire - participe aussi un peu. "Ecologiquement correct", le film ne dit pas de choses très méchantes : les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements d'avions et d'hélicos seront compensées par des projets de développement propres. Le contenu du film n'est pas révolutionnaire, ni agressif. Il nous montre la planète agressée de partout, de très belles images à la Yann Arthus-Bertrand. Le tout commenté par des voix off de renom : Jacques Gamblin pour la version française, Glenn Close pour l'américaine et Salma Hayek, alias Madame Pinault bien entendu, pour la version hispanique.

« Décider tous ensemble d'arrêter cette catastrophe »

Avec son film Home, le réalisateur Yann Arthus-Bertrand lance à la fois une déclaration d'amour pour la planète terre, avec de superbes images, mais aussi un cri d'alarme, un appel au sursaut écologique : « il est écrit que ça ne peut pas durer comme ça. On sait ce qui reste comme pétrole, ce qui reste comme poissons... ça ne peut pas continuer. Et pourtant, on continue comme si c'était éternel. Et la catastrophe, on peut décider, nous, tous ensemble, de l'arrêter. Mais il y a une espèce de déni collectif qui ne veut pas croire à ce que tout le monde sait. Il faut pourtant reconnaître qu'aujourd'hui, 20% de la population mondiale consomment 80% des ressources du monde ! »

Gros budget pour film gratuit

Produit par Luc Besson et Denis Carot, de la société de productions Elzévir Films, Home est doublement inédit : par son financement et par son mode de diffusion. Luc Besson adhère tout de suite au projet et finance le début du tournage. Sa société, EuropaCorp, qui en assure la distribution, s'est engagée à ne faire aucun bénéfice car ce film n'a aucune ambition commerciale. Besson trouve alors comme sponsor, le groupe PPR de François-Henri Pinault, qui en devient le mécène, en mettant 10 millions d'euros, soit 80% du budget global du film. Car Yann Arthus-Bertrand avait une condition : que le film soit gratuit pour le public. Et c'est le cas. Aujourd'hui, on va donc voir Home sans rien débourser : à la télévision, sur internet, dans certaines salles de cinéma et en plein air aux 4 coins de la planète...

La rédaction, avec Véronique Verdin et Michel Pascal