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Hauts-de-France: la Fondation Abbé Pierre craint une hausse des expulsions après la trêve hivernale

Après être tombées juste au-dessus de 1078 en 2020, année où les tribunaux avaient été perturbés par la pandémie, ces décisions ont grimpé à 1492 en 2021.

La Fondation Abbé Pierre a indiqué ce mardi s'attendre à une "augmentation inquiétante des expulsions dès 2022" dans les Hauts-de-France, soulignant que le nombre de décisions de justice était en hausse, alors que la trêve hivernale s'achève le 30 mars.

Avec le prolongement de la trêve hivernale en 2020 et 2021 en raison de la pandémie, "on peut supposer que le nombre d'expulsions réellement effectuées a baissé" ces deux dernières années, souligne Isabelle Fourot, directrice de la fondation pour les Hauts-de-France.

Elle s'exprimait à l'occasion de la présentation du rapport régional de l'association, avant de prendre la parole sur BFM Grand Lille.

Les expulsions en hausse

En revanche, dans une des régions les plus pauvres de France, où un habitant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté, le nombre de recours à la force publique accordé pour des expulsions est reparti à la hausse.

Après être tombées juste au-dessus de 1078 en 2020, année où les tribunaux avaient été perturbés par la pandémie, ces décisions ont grimpé à 1492 en 2021.

L'association déplore d'ores et déjà "une reprise inquiétante des expulsions sans solutions" dans les lieux de vie informels tels que les bidonvilles et autres camps.

13 lieux de vie vidés

Ainsi 13 lieux de vie ont été vidés à l'automne 2021, sans relogement pérenne, "à un rythme qui avait disparu depuis plusieurs années sur le territoire".

Elle déplore également la décision par le nouveau préfet de suspendre l'opération de relogement de 130 familles partageant un bidonville à Lille, prévue mi-2021 pour qui des solutions avaient pourtant été identifiées et budgétisées.

La Fondation Abbé Pierre a en revanche salué le bilan positif de la stratégie "Logement d'abord", menée par plusieurs collectivités de la région, qui démarrent l'accompagnement social par un logement pérenne avant de s'attaquer aux autres problématiques.

F.B. avec AFP