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Haute couture: Dior en héritage, Armani futuriste

Pour la haute couture estivale de Dior, John Galliano a une nouvelle fois mis en valeur l'héritage du fondateur de la maison, donnant un nouveau souffle au vestiaire des années 50. /Photo prise le 24 janvier 2011/REUTERS/Benoît Tessier

Pour la haute couture estivale de Dior, John Galliano a une nouvelle fois mis en valeur l'héritage du fondateur de la maison, donnant un nouveau souffle au vestiaire des années 50. /Photo prise le 24 janvier 2011/REUTERS/Benoît Tessier - -

par Mathilde Gardin PARIS (Reuters) - Au premier jour des défilés de haute couture pour l'été prochain, John Galliano a une nouvelle fois mis en...

par Mathilde Gardin

PARIS (Reuters) - Au premier jour des défilés de haute couture pour l'été prochain, John Galliano a une nouvelle fois mis en valeur lundi l'héritage de Christian Dior, revisitant les pièces maîtresses de la maison sur des silhouettes graciles.

Sous une tente dressée dans les jardins du musée Rodin, à Paris, les frêles modèles disparaissaient presque dans des robes volumineuses ou s'affirmaient dans des tailleurs-jupes en dégradé de couleurs.

"J'ai beaucoup aimé ces monstres magnifiques", a déclaré Pedro Almodovar à la fin du défilé. "Personne n'utilise le corps comme lui, ces volumes sont tellement énormes", a ajouté le cinéaste espagnol.

Le tailleur Bar, incarnation du "new look" apparu en 1947, se porte sur une étroite jupe midi, la taille de guêpe marquée par une ceinture en peau juste nouée et le volume basculé dans le dos.

Le couturier britannique explique avoir puisé son inspiration dans l'amitié qui liait Christian Dior et l'illustrateur de mode René Gruau, dont les traits de crayon jaillissent en précieuses broderies.

Sûre d'elle, la femme Dior, aux lèvres sanguines et perchées sur de fins escarpins, butine à l'envi une palette de couleurs franches ou pastels. L'un des modèles portait une ample jupe plissée blanche combinée à une veste orange, un autre une monumentale robe bustier brodée de plumes et de pierres, dans un dégradé de bleus.

ARMANI FUTURISTE, VAUTHIER CONQUÉRANT

Loin, très loin des années cinquante, le défilé Armani Privé a mis en avant une silhouette futuriste évoluant dans des tissus lamés.

Disque sur la tête, les modèles ont dévoilé une collection toute en courbes, dans d'intenses robes bustiers bicolores ou de longilignes tailleurs-pantalons. Le couturier italien a glissé des arceaux dans des robes tubes, créant des volumes inattendus. Ainsi, une robe grise dévoile de fines hanches vermeil.

Le jour joue sur le contraste entre les matières mates et brillantes tandis que les robes et vestes de soirée se parent de mille feux.

Plusieurs modèles, dont une robe entièrement brodée, ont été applaudis par les invités, parmi lesquels Jodie Foster, actuellement en tournage à Paris pour Roman Polanski. "C'est mon premier défilé", a-t-elle confié. "Honnêtement la mode n'occupe pas une grande place dans ma vie, ce n'est pas une obsession."

Il s'agissait également d'une première pour le jeune styliste Alexandre Vauthier, invité à présenter sa collection de haute couture dans le calendrier officiel.

Le Français, formé chez Thierry Mugler et Jean-Paul Gaultier, signe un vestiaire destiné à une femme conquérante, qui assume des décolletés vertigineux et des robes fendues jusqu'aux hanches.

Les lignes fluides s'amusent de transparences graphiques, tandis que les épaules s'affirment carrées. Le couturier, qui a notamment séduit la chanteuse Rihanna, a habillé l'un de ses modèles d'un petit maillot de bain blanc réchauffé d'une veste en fourrure, tandis qu'un autre arborait une robe chair toute brodée de fils dorés.

Edité par Henri-Pierre André