Hausse du nombre de loyers impayés en France

Crise, chômage, ruptures familiales... En deux ans, le nombre de foyers en HLM n'ayant pas payé leur loyer durant 3 mois a fortement augmenté. Pour certains, la quittance mensuelle est supérieure au salaire. Témoignages.

La proportion de loyers considérés comme impayés (plus de 3 mensualités de retard de paiement) est ainsi passée de 5.4% fin 2008 à 6.7 fin 2010. Soit au total près de 300.000 personnes concernées. Une tendance quasiment similaire dans le parc privé sur la même période.

« A force de décaler le loyer, on saute un mois. Puis deux... »

« Il y a des dépenses obligatoires pour les Français qui, l'air de rien, augmentent très vite », analyse Jean Perrin, le président de l'Union nationale de la propriété immobilière. « Vous savez, quand on dit que le prix du gaz prend 13% un jour, 5% le jour suivant. Idem pour l'électricité. Et quand les gens font les comptes entre les charges qu'ils ont à payer et leurs revenus, et bien ça ne passe pas. Alors on paie le loyer le 10 du mois au lieu du 5. Puis on décale. Et puis à force de décaler, et bien on saute un mois. Puis deux. Etc. »

« Je gagne 529 euros par mois et mon loyer est de 700 euros »

Safrani, 53 ans, qui habite dans un HLM de Montreuil (93) avec sa femme et ses deux enfants, en est un exemple. « Je gagne 529 euros par mois, et mon loyer est de 700 euros », dit-il. « Alors évidemment que je ne peux pas payer mon loyer ».
Patrick, qui vit non-loin, est dans la même situation: « Je suis menacé d'expulsion, mais j'assume avec ce que j'ai. Je ne touche plus aucune allocation, alors il faut tout assumer sur un salaire. Mon épouse et mes deux enfants, tous les deux étudiants ».