Harcèlement sexuel au travail: une femme sur cinq concernée
Une femme sur cinq en France indique avoir, au cours de sa vie professionnelle, eu à faire face à une situation de harcèlement sexuel. Mais 5% seulement de ces cas ont été portés devant la justice, alors qu'une loi d'août 2012 a fait entrer dans le droit français la définition du harcèlement sexuel. Une situation que révèle, à la veille de la Journée internationale du droit des femmes, une enquête de l'Ifop pour le défenseur des droits.
• Des gestes et des propos répétés. Dans la plupart des cas, il s'agissait d'une situation qui ne s'est pas répétée. Et pour les trois quarts (75%), il s'agissait de gestes ou de propos à connotation sexuelle répétés, malgré leur absence de consentement. En outre, près des deux-tiers (64%) des personnes interrogées (hommes et femmes) estime qu'il est fréquent de travailler dans un environnement avec des blagues à caractère sexuel.
• Cadres, entourées d'hommes et précaires. Les plus concernées sont des femmes ayant un certain niveau de responsabilité (30% de professions libérales et de cadres supérieures), exerçant leur profession dans des structures de taille réduite et, en particulier, dans des environnements professionnels à dominante masculine (35%). Dans 3 cas sur 10, elles se trouvaient dans une situation d'emploi précaire.
• Des suites pas forcément heureuses. Près de trois victimes sur dix (29%) indiquent ne s'être confiées à personne. Et celles qui le font ne se voient pas forcément dédommagées. Ainsi, pour 40% d'entre elles, l'affaire s'est terminé à leur détriment, tandis que 35% estime que l'affaire s'est terminée au détriment de l'auteur. Le nombre de situations portées devant la justice, lui, est en tout cas marginal: 5% des cas évoqués ont fait l'objet d'un procès.