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Guillaume Garot exclut un recours devant l'OMC sur le foie gras

Le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a exclu lundi un recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant l'interdiction du foie gras en Californie, disant vouloir privilégier un "travail de conviction" et un soutien de

Le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a exclu lundi un recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant l'interdiction du foie gras en Californie, disant vouloir privilégier un "travail de conviction" et un soutien de - -

par Jean Décotte SAMATAN, Gers (Reuters) - Le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a exclu lundi un recours devant l'Organisation...

par Jean Décotte

SAMATAN, Gers (Reuters) - Le ministre délégué à l'Agroalimentaire Guillaume Garot a exclu lundi un recours devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant l'interdiction du foie gras en Californie, disant vouloir privilégier un "travail de conviction" et un soutien de la filière à l'export.

Grâce à une loi votée en 2004 à l'initiative d'associations opposées au gavage des oies et canards, les autorités californiennes ont interdit à compter du 1er juillet 2012 la production et la commercialisation du foie gras dans l'Etat le plus peuplé des Etats-Unis.

Face à l'inquiétude des professionnels, le gouvernement français a indiqué au début du mois examiner "les aspects juridiques et les suites à donner à cette décision".

"Est-ce la bonne décision de recourir à l'OMC ? Je considère que ce n'est pas la bonne solution", a déclaré Guillaume Garot à l'occasion d'une table ronde organisée à la préfecture du Gers en présence d'élus et de représentants de la filière.

"Si nous déposions un recours, nous risquerions de le perdre et d'avoir des mesures de rétorsion moyennement agréables. On ne peut pas se situer sur le plan juridique."

Il a jugé "quasiment impossible" d'obtenir une décision favorable de l'OMC, soulignant que les exportations françaises de foie gras vers la Californie étaient aujourd'hui inexistantes, ce qui empêche de faire état d'un préjudice.

"Si on perd le recours, on donne des arguments aux opposants (...) Je ne mènerai pas cette bataille. Ce serait se tirer une balle dans le pied."

"PETIT BOUT DE FRANCE"

Parlant de l'interdiction californienne comme d'un "signal d'alerte", le ministre a insisté sur la nécessité de soutenir un secteur qui représente quelque 35.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects en France.

"Il faut éviter que cette décision en Californie ne fasse tache d'huile", a-t-il jugé, mettant en avant trois pistes de travail au sein de la filière.

Il a préconisé de "convaincre les Américains qu'ils font fausse route" et de mener aussi ce "travail de conviction" en Europe, notamment auprès des Britanniques et des Allemands.

Avec 90% de la production française consommée en France, le ministre a souligné la forte marge de développement vers l'international et a prôné un soutien à l'exportation en aidant la filière s'adapter aux spécificités culinaires locales, notamment sur les marchés asiatiques.

Enfin, il a dit vouloir mettre en avant "les bienfaits du foie gras" sur la santé, afin de modifier l'image de ce mets décrié par ceux qui, comme il l'a rappelé, assimilent les gaveurs de volailles à des "tortionnaires".

À l'issue de la table ronde, Guillaume Garot s'est engagé à dresser un inventaire des barrières sanitaires qui freinent le foie gras à l'export. Il a dit aussi vouloir assurer sa visibilité en Russie et en Chine, via une présence sur les salons agroalimentaires de ces deux grands marchés potentiels.

Dans la matinée, le ministre délégué à l'Agroalimentaire a visité une usine de conditionnement de foie gras à Samatan, dans le Gers, où il s'est dit décidé à se "battre pour défendre la filière".

"Je lève mon verre à la défense du foie gras. Il y a des batailles à mener. C'est un petit bout de France qu'il faut aller vendre un peu partout", a-t-il lancé au cours d'une dégustation.

Edité par Yves Clarisse