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Grèves

Le gouvernement face à sa première grève de fonctionnaires

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5,2 millions de fonctionnaires sont appelés jeudi à la grève par trois syndicats. Revalorisation des salaires, conditions de travail et pouvoir d’achat sont au programme de cette journée d’action.

Semaine chargée pour Jean-Marc Ayrault. Après la journée de mardi où des salariés sont descendus dans la rue contre les "licenciements boursiers", plus de cinq millions de fonctionnaires sont appelés jeudi à se mobiliser. Au moins 120 rassemblements et manifestations sont prévus dans toute la France, dont une manifestation à 14 heures à Paris à partir de Port-Royal.

1 enseignant de primaire sur 3 en grève

Le mouvement doit toucher les trois versants de la fonction publique (Etat, Territoriale et Hospitalière) où le gouvernement compte une part importante de son électorat. Son impact est difficile à anticiper, mais selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, près d'un enseignant sur trois devrait notamment être en grève dans les écoles primaires.

Peser sur la réunion du 7 février

La CGT, FSU et Solidaires, à l'origine de cette journée d'action, réclament une revalorisation du point d'indice, qui sert de base au calcul des salaires et est gelé depuis 2010. Mais ils entendent aussi faire part de leurs revendications sur l'emploi - les créations de postes dans les ministères "prioritaires" (Justice, Police, Education) devant se traduire par de nouvelles suppressions de postes ailleurs -, ou la journée de carence (non indemnisée) en cas d'arrêt maladie.

Avec ce mouvement, les syndicats espèrent peser sur une réunion consacrée aux carrières et rémunérations prévue le 7 février avec la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu.

>> Le gouvernement peut-il augmenter ses fonctionnaires ?

Une revalorisation salariale "pas d'actualité"

Mais cette dernière a d'ores et déjà laissé entendre qu'une revalorisation globale des salaires n'était pas d'actualité. Elle a reconnu mardi "une situation difficile pour les fonctionnaires", mais rappelé aussitôt "les contraintes budgétaires", une hausse de 1% du point d'indice augmentant de 800 millions d'euros la masse salariale de l'Etat (80,6 milliards d'euros en 2013), que le gouvernement entend garder stable.

La ministre a néanmoins souligné que de nombreux sujets seraient abordés dans le but d'améliorer les conditions de travail des agents, citant l'égalité homme-femme, la formation professionnelle, ou encore les parcours professionnels. Elle a également indiqué qu'elle comptait discuter d'un "nouveau système de primes" en modifiant notamment un dispositif de rémunération au mérite instauré par le précédent gouvernement, la Prime de fonction et de résultat (PFR).