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Grèves

35 heures à l'AP-HP: le conflit s'envenime, Hirsch visé

Plusieurs milliers d'opposants au projet de réorganisation du travail dans les hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris ont à nouveau défilé ce jeudi. Devant le siège l'AP-HP puis le ministère de la Santé, ils ont demandé la démission du directeur général de l'institution, Martin Hirsch.

L'exaspération s'amplifie à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris contre le projet de réforme des 35 heures: plusieurs milliers de manifestants ont exigé jeudi la démission du directeur général Martin Hirsch et interpellé la ministre de la Santé Marisol Touraine.

Plusieurs milliers (8.000 selon les syndicats) d'opposants au projet de réorganisation du travail dans les hôpitaux de l'AP-HP se sont rassemblés en fin de matinée devant le siège, avenue Victoria (4e arr.) avant de défiler en direction du ministère de la Santé (7e arr.). "Martin démission!", "Martin arrête ton baratin", "Martin, c'est certain, on n'en a plus besoin": le directeur général de l'institution, nommé en novembre 2013, était la cible de tous les slogans criés sous les fenêtres de son bureau.

24% de grévistes selon la direction

"La seule proposition qu'on attend, c'est le retrait (du projet ndlr); après, on pourra discuter avec lui", a déclaré Rose-May Rousseau (CGT), avant d'être reçue pendant une vingtaine de minutes par la direction, avec les autres syndicats.

Bien que "courtoise", cette rencontre s'est "mal" passée, a affirmé Jean-Marc Devauchelle (SUD Santé). Faute d'être entendus par Martin Hirsch, les salariés des hôpitaux parisiens ont décidé de s'adresser à leur ministre de tutelle. "C'est le bon petit soldat de Marisol Touraine. C'est à elle qu'il faut aller lui dire, M. Hirsch doit démissionner", entendait-on au micro. Une délégation devait être reçue par "un membre du cabinet", selon M. Devauchelle. "La ministre ne reçoit pas les représentants du personnel du plus gros employeur d'Ile-de-France, on prend note", a-t-il dit.

Marisol Touraine a assuré à plusieurs reprises que le direction de l'AP-HP avait sa "confiance" pour négocier.

Les 75.000 agents concernés par le projet étaient aussi appelés à une grève "massive" jeudi. A la mi-journée, la direction de l'AP-HP a annoncé un taux de grève de 24,34% contre 34% la semaine dernière. La grève du 21 mai avait été suivie par 50% des agents, selon les syndicats.

Les syndicats craignent la suppression des RTT

Depuis que Martin Hirsch a annoncé son intention de réorganiser le temps de travail dans les hôpitaux parisiens, les relations avec les syndicats sont très tendues. Pour le patron de l'AP-HP, une réorganisation s'impose pour s'adapter aux nouveaux modes de prise en charge (avec le développement de la chirurgie ambulatoire notamment), améliorer les conditions de travail et préserver plus de 4.000 postes. Une réforme permettrait d'économiser 20 millions d'euros, selon l'AP-HP.

Par manque de personnel, les repos non pris s'accumulent sur les comptes épargne temps - représentant 74,7 millions d'euros fin 2014, selon la direction. Une réduction des plages horaires journalières permettrait de diminuer les RTT. Mais les syndicats, s'ils admettent l'idée de revoir l'organisation du travail, refusent que ce soit au prix de nouvelles réductions de moyens.

Martin Hirsch a beau répéter que "ce sont les 35 heures organisées autrement et pas la fin des RTT", rien n'y fait. La dernière réunion mardi a tourné court. Les syndicats redoutent la suppression des RTT, comme celle de jours exceptionnels octroyés pour événements familiaux ou l'ancienneté, et un accroissement de la charge de travail, quand nombre d'agents font déjà des dépassements d'horaires. 

la rédaction avec AFP