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En France, plus de 42.000 enfants sont sans domicile fixe

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PHOTO D'ILLUSTRATION - THOMAS COEX © 2019 AFP

Selon un décompte organisé en août par l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité, "plus de 42.000 enfants vivaient dans des hébergements d'urgence, des abris de fortune ou dans la rue".

Vivre à la rue ou dans des chambres d'hôtel insalubres et exiguës entraîne d'inquiétantes conséquences sur la santé mentale des enfants, alertent l'Unicef France et le Samu Social de Paris dans un rapport publié ce lundi.

Parmi ces mineurs, "une petite minorité sont des résilients qui en sortiront grandis, mais la majorité va en payer les pots cassés", affirme à l'AFP le pédopsychiatre Bruno Falissard, qui a apporté son expertise aux auteurs du rapport, publié à l'occasion de la journée mondiale de la santé mentale.

Plus de 42.000 enfants concernés

Plus l'enfant est jeune, plus ses conditions de vie peuvent être délétères pour sa santé mentale, selon ce spécialiste, notamment si le tout petit est privé "d'être au chaud, d'avoir à manger lorsqu'il a faim, d'être consolé quand ça ne va pas".

"La sécurité de l'environnement a un pouvoir thérapeutique considérable", résume le médecin, pour qui "donner un toit à un sans-abri, ça marche mieux que de lui prescrire des médicaments".

Selon un décompte organisé en août par l'Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité, "plus de 42.000 enfants vivaient dans des hébergements d'urgence, des abris de fortune ou dans la rue", relève le rapport.

Les lieux de vie précaires, des "sources d'angoisse"

Seule une minorité de ces mineurs dort à la rue, "mais attention! La vie en hôtel ou en foyer a aussi des conséquences énormes sur la santé mentale des enfants", souligne la présidente de l'Unicef France, Adeline Hazan.

Surpeuplés, insalubres, les lieux de vie précaires peuvent devenir "sources d'angoisse" et peser sur l'estime de soi, le sommeil, l'alimentation, le stress. "Il faudrait avoir des hôtels spécialement pour les familles, pas avec des gens qui boivent. On doit être en sécurité", témoigne ainsi Adèle, 13 ans, citée dans le rapport.

"Je mange sur mon lit", déplore de son côté Julio, 15 ans, qui vit avec sa famille dans une chambre d'hôtel de 9m². Une exiguïté qui peut entraîner des tensions, voire "des violences intrafamiliales et des situations de maltraitance", estiment les auteurs du rapport.

Selon eux, les pouvoirs publics devraient "renforcer les moyens" d'une offre de santé mentale qui manque "cruellement" de professionnels. Or, ce manque est encore plus criant pour les enfants sans domicile, à cause d'une "discontinuité dans les parcours de soin" et de l'impossibilité pour les familles sans ressources de payer les dépassements d'honoraires des praticiens libéraux.

A.G avec AFP