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Gilets jaunes: plusieurs commerces incendiés sur les Champs-Elysées en marge des violences à Paris

Le magasin Longchamp incendié

Le magasin Longchamp incendié - BFMTV

De nombreux magasins et lieux emblématiques des Champs-Élysées ont été saccagés par des casseurs à plusieurs moments de la journée, les forces de l'ordre semblant dépassées par la tâche.

En marge du 18e week-end de mobilisation des gilets jaunes qui a réuni 14.500 personnes sur l'ensemble du territoire, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, la situation a dérapé dans les rues parisiennes. Après la mise à sac du restaurant Le Fouquet's dans la matinée, d'autres commerces ont été incendiée et pillés par des casseurs dans l'après-midi. 

Aux alentours de 17 heures, Le Fouquet's a de nouveau été pris pour cible et a vu son auvent brièvement incendié. Des feux ont débuté devant les boutiques Longchamp et Foot Locker ainsi que le restaurant Léon de Bruxelles, aux cris de "révolution!".

Les forces de l'ordre, qui se maintenaient à distance, ont ensuite répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes qui ont saturé le bas de l'avenue d'un brouillard épais, pour tenter de disperser les manifestants.

Des violences "inacceptables"

De son côté, le Premier ministre Edouard Philippe a jugé "inacceptables" les violences qui ont émaillé la journée, estimant que "ceux qui excusent ou qui encouragent" de tels actes s'en rendent "complices".

"Ce que nous voyons aujourd'hui doit laisser à penser à tous ceux qui excusent ou qui encouragent les actes que je dénonçais, en les excusant, en les encourageant, ils s'en rendent complices", a déclaré le chef du gouvernement venu apporter sur la grande avenue "son plus grand soutien" aux forces de l'ordre.

Swaroski, Nespresso et la boutique du PSG

Zara, Lacoste, Celio... comme dans la matinée, les pillages se sont multipliés tout le long de l'emblématique avenue parisienne, lieu de flânerie prisé des touristes et vitrine commerciale pour les enseignes internationales d'habillement et d'accessoires.

"L'Elysée, l'Elysée!", criaient certains manifestants sur l'avenue.

Des casseurs ayant pénétré à l'intérieur de la boutique du PSG lançaient des ballons aux manifestants rassemblés dehors. Quelques minutes plus tôt, Swarovski avait subi le même sort.

Un saccage de l'avenue qui a duré plusieurs heures: dès midi, plusieurs barricades avaient été enflammées tandis que des groupes, scandant des slogans anticapitalistes et antipoliciers, s'attaquaient aux magasins (Hugo Boss, Lacoste, Nespresso...) et aux restaurants.

Plusieurs kiosques à journaux ont été incendiés et de nombreuses barricades montées grâce à des chaises empilées sur la chaussée ont été enflammées .

Rappel des images de décembre

Dans la matinée, de violents affrontements avaient eu lieu sur la place de l'Etoile entre manifestants et forces de l'ordre. Ces scènes de pillage et d'affrontements, qui rappellent celles des journées de mobilisation du 24 novembre et de début décembre, n'avaient plus eu lieu depuis plusieurs week-end dans la capitale.

Les images du quartier très touristique des Champs-Elysées vandalisé par des émeutiers, et celles de l'attaque de l'Arc de Triomphe, le 1er décembre, avaient fait le tour du monde.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a dénoncé l'action de "professionnels de la casse et du désordre" et demandé au préfet de police d'y répondre "avec la plus grande fermeté".

Hugo Septier avec AFP