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Gilets jaunes: à quoi s'attendre pour le vingtième week-end de mobilisation?

Manifestation des gilets jaunes le 23 mars à Bordeaux.

Manifestation des gilets jaunes le 23 mars à Bordeaux. - Georges Gobet - AFP

Après un dix-neuvième week-end de mobilisation plutôt calme, les gilets jaunes sont de retour dans la rue ce samedi. Plusieurs villes ont déjà publié des interdictions de manifester.

Les gilets jaunes s'apprêtent à manifester pour leur vingtième week-end, ce samedi, dans plusieurs villes de France. La mobilisation s'était renforcée samedi 23 mars (40.500 personnes contre 32.000 pour l'acte 18), avec un défilé calme à Paris, qui contrastait avec les violences de la semaine précédente.

  • Deux manifestations déclarées à Paris

Plusieurs points de rendez-vous dans la capitale ont été fixés par différents événements Facebook. Une page appelle à se réunir à Bastille (XIIe arrondissement) pour une "manif non-déclarée" précisent les organisateurs. L'événement "Acte 20 Paris Dissidence Tous Ensembles !" appelle uniquement à venir manifester à Paris, sans point de réunion réellement fixé, un autre propose un sitting à Montmartre (XVIIIe).

Vendredi soir, la préfecture de police faisait savoir que deux manifestations et quatre rassemblements avaient été déclarés à Paris. Il débute à la gare de l'Est (Xe) à 13h30 et va jusqu'au Trocadéro (XVIe), avec une dispersion à 18 heures.

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- © Page Facebook "Acte 20 : Gilets Jaunes Unis Dans Tout Paris On Lâche Rien"

Une manifestation, intitulée "Un toit pour tous", portera notamment des revendications pour l'égalité d'accès au logement, "parce que plus d'un million et demi de logements sont vides en France, alors que plus de 500 personnes meurent chaque année des conséquences de la vie à la rue", explique l'événement. Ils devraient être rejoints par une manifestation de l'association Droit Au Logement.

  • Bordeaux déclarée "ville morte" samedi

Mais plusieurs événements sont également prévus dans le reste de la France. La préfecture de la Gironde redoute la présence de "certains groupes, violents et très déterminés", malgré l'interdiction de manifester dans de nombreuses rues et places du centre ville de Bordeaux.

Vendredi, le maire Nicolas Florian n'a pas caché son inquiétude et a décrété Bordeaux "ville morte" samedi, en demandant aux habitants de "rester chez eux" et aux commerces de "baisser leur rideau". "Je suis très inquiet de ce qui pourrait se passer. On nous annonce des centaines de casseurs, de gens qui sont là pour en découdre", a-t-il dit.

Dans une vidéo diffusée jeudi soir sur les réseaux sociaux, Éric Drouet a indiqué qu'il serait "sûrement" dans la capitale girondine. "Samedi tous à Bordeaux? Pour ceux qui peuvent oui", a-t-il lancé. 

  • Avignon, rendez-vous national?

Un appel national à manifester à Avignon samedi a été lancé sur les réseaux sociaux. Citant "la présence prévisible de personnes appartenant à des groupes activistes violents", la préfecture du Vaucluse a interdit tout rassemblement ou manifestation du mouvement de 9 heures à minuit, "intra-muros" et sur plusieurs axes périphériques. Les gilets jaunes ont néanmoins donné rendez-vous à midi au Palais des Papes, lieu symbolique chargé d'histoire, arguant qu'"il n'est pas interdit de se promener".

  • Les usines d'armement visées

Des appels à bloquer certaines usines d'armement ou qui fournissent des "produits de maintien de l'ordre" ont été lancés. Parmi les cibles notamment, la "Poudrerie" à Pont-de-Buis, dans le Finistère, un site classé Seveso (installation présentant des risques industriels majeurs devant respecter des exigences de sûreté), ou l'usine d'armement Alsetex dans la Sarthe. Dans la Loire, l'usine Verney-Carron, où étaient conçus --ce n'est plus le cas-- les flash-balls est également dans le viseur de certains "gilets jaunes".

  • Plusieurs lieux interdits aux manifestations

Certains gilets jaunes avaient déposé une demande cette semaine pour pouvoir retourner manifester sur les Champs-Élysées, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a ordonné mercredi qu'elle soit refusée.

Ailleurs en France, d'autres rendez-vous sont pris: "Toulouse explose de colère !", "Bordeaux reçoit l'Occitanie" ou "Mobilisation nationale à Avignon" titrent les événements partagés sur les réseaux sociaux. À Amiens, Montpellier, Caen ou encore Nantes, des rassemblements sont d'ores et déjà prévus. Mais des manifestations sont aussi annoncées à Marseille, Rennes, Caen, Rouen, Montbéliard (Doubs), Strasbourg ou encore Nice.

En parallèle, des interdictions de manifester ont été déclarées par les préfectures d'Avignon, Toulouse, Saint-Etienne, Epinal et Rouen, pour prévenir les violences et les pillages. Le 23 mars, à Paris, Nice, Bordeaux et Toulouse, des lieux emblématiques, comme les Champs-Élysées ou la place Garibaldi à Nice, avaient été interdits à la manifestation.

Les endroits interdits aux manifs samedi
Les endroits interdits aux manifs samedi © Capture BFMTV
Salomé Vincendon