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Société

Gilets jaunes: à quoi peut-on s'attendre pour la dixième journée de mobilisation?

Pour cette dixième journée de mobilisation, de nouveaux rassemblements sont prévus partout en France

Pour cette dixième journée de mobilisation, de nouveaux rassemblements sont prévus partout en France - Xavier Leoty - AFP

Une dixième journée de mobilisation des gilets jaunes se prépare ce samedi et plusieurs rassemblements sont attendus un peu partout en France. A Paris, deux déclarations de manifestation ont été déposées en préfecture.

Des rassemblements de gilets jaunes sont prévus ce samedi à travers la France pour la dixième journée de mobilisation, alors que le gouvernement compte sur le lancement de son grand débat national pour enrayer cette contestation sociale inédite.

"Le million à Paris!"

Samedi 12 janvier, plus de 80.000 personnes avaient manifesté dans le pays, une mobilisation en hausse par rapport aux 50.000 de la semaine précédente, mais bien inférieure aux centaines de milliers de personnes rassemblées en novembre ou décembre, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

À Paris, des gilets jaunes dont Éric Drouet, une de leurs voix les plus connues, ont donné rendez-vous sur la place des Invalides à la mi-journée avec une ambition: "Le million à Paris!". Ils invitent les participants à amener "une fleur ou une bougie en hommage" aux personnes tuées ou blessées "pour (leur) cause" depuis le début du mouvement, le 17 novembre. Ce vendredi après-midi à 17h30, seules deux déclarations de manifestation avaient été déposées en préfecture. 

Sur Facebook, de nombreux "événements" s'organisent depuis le milieu de la semaine, recueillant pour chacun des milliers de "likes" ou de personnes "intéressées".

Des rassemblements dans plusieurs villes de France

À Marseille par exemple, où 3.000 personnes s'étaient réunies la semaine dernière, les gilets jaunes se donnent rendez-vous ce samedi en début d'après-midi sur le Vieux-Port. "On veut que ça continue, qu'on arrive à faire sortir du monde qui ne sort pas d'habitude pour manifester", explique Luc Benedetti, un gilet jaune marseillais. "La seule chose à faire maintenant, c'est d'envoyer une lettre de licenciement à Castaner et à Macron, puisque c'est nous leurs employeurs. De toute façon, Macron il ne tiendra pas jusqu'au printemps".

Des rassemblements sont également annoncés à Bordeaux, Toulouse, Lyon, Saint-Etienne, Roanne, Valence, Clermont-Ferrand, Montélimar, Dijon, Nevers, Montceau-les-Mines, Toulon, Avignon ou Béziers.

Le gouvernement a annoncé qu'il mettrait de nouveau "beaucoup de forces de l'ordre dans la rue" ce week-end, alors que la polémique enfle sur l'accumulation de blessures graves de manifestants causées notamment par les lanceurs de balles de défense (LBD). Les députés Insoumis ont par ailleurs déposé une proposition de loi jeudi à ce sujet pour suspendre l'utilisation des flashballs et des grenades explosives.

Les autorités maintiennent la fermeté

Ce samedi les autorités entendent afficher la même fermeté et le dispositif de sécurité sera le même que samedi 12 janvier en ce qui concerne la capitale. A Paris, huit véhicules blindés de la gendarmerie seront à nouveau prépositionnés, 35 membres de l'unité de détachement d'action rapide seront mobilisés et 5.000 forces de l'ordre déployées au total.

Selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, il y a "de moins en moins de mobilisation". "La pièce s'éternise, il n'y a plus grand monde sur la scène et dans la salle", a-t-il estimé vendredi sur Europe 1, et "il est temps de changer de pièce" et de passer au "débat national" lancé mardi par Emmanuel Macron pour mettre fin à la contestation, a-t-il espéré.

Manon Fossat avec AFP