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Finkielkraut: avec Dieudonné, c'est "un antisémitisme black blanc beur"

Le philosophe Alain Finkielkraut, invité de BFMTV vendredi matin.

Le philosophe Alain Finkielkraut, invité de BFMTV vendredi matin. - -

Invité de BFMTV vendredi matin, le philosophe Alain Finkielkraut s'oppose à l'enseignement du genre à l'école, il défend l'interdiction des spectacles de Dieudonné et critique la "malédiction internet".

Rumeur sur la "théorie du genre" à l'école, antisionnisme, Dieudonné... Le philosophe Alain Finkielkraut était l'invité de BFMTV et RMC vendredi matin. Retrouvez ici l'essentiel de son interview.

#La petite phrase: "La France n'est pas le pays des Desperate Housewives"

"Il ne revient pas à l'école de changer les mentalités", selon le philosophe Alain Finkielkraut, interrogé sur la rumeur qui bouscule l'école cette semaine. "Il lui revient d'introduire les enfants dans un monde plus vieux qu'eux". Il estime d'ailleurs que personne ne connaisait le genre il y a deux ou trois ans, "mis à part quelques universaitaires". S'il ne soutient pas les appels à retirer les enfants de l'école, il se demande quelle urgence a poussé l'Education à mettre en place l'ABCD de l'égalité.

Il pense par ailleurs que "l'égalité est là": "La France n'est pas le pays des Desperate Housewives". Citant des jeunes femmes qui doivent dissimuler leurs formes dans certaines cités, il estime qu'il "faut réhabiliter le droit à la féminité, c'est celui là qui est contesté aujourd'hui en France".

"La rumeur actuelle tient quand-même d'une certaine inquiétude face à cette aspiration de certains responsables politiques de remodeler l'humanité. Et la panique favorise la rumeur. Il faut lutter contre la rumeur mais il faut prendre acte de cette panique", selon lui.

#La position old school: la "malédiction internet"

S'agissant de cette rumeur qui s'est propagée sur internet, Alain Finkielkraut parle de "malédiction internet". "Bien entendu ça rend des services", "mais je crois que dans cet univers de la communication où tout peut être dit, c'est quand même un monde sans foi ni loi".

"Internet devient un immense cloitre où les sphincters de la liberté ne cessent de déverser leurs productions innombrables", selon lui.

#Le point Dieudonné: "un antisémitisme black blanc beur"

L'écrivain salue la décision d'interdire les spectacles de Dieudonné dans la mesure où "la justice était bafouée". Selon lui, ce qui apparaît autour de Dieudonné c'est "un antisémitisme black blanc beur". Il y décrypte aussi une "grande France multiculturelle qu'on a voulu voir comme une alternative à la France d'avant, si elle existe au-delà du communautarisme, c'est cimentée par l'antisémitisme".

De façon générale, sur "le complot sionniste" qui se répand en France, il y voit un "véritable délire", qui s'explique "sans doute par le fait que aujourd'hui la souveraineté semble avoir été transférée des Etats au marché".

Et "le juif est là pour incarner cette finance invisible, dans cet espèce de monde où on n'arrive pas à se repérer, on cherche un responsable, la figure maléfique du juif tentaculaire reprend alors du service".

S'agissant du conflit isarélo-palestinien, il rappelle qu'il est favorable à la création de deux Etats et qu'il faudra démanteler des colonies "pour que l'Etat palestinien soit viable".

K. L.