BFMTV
Société

Fin du cumul des mandats : 2014 ou 2017, la question divise la gauche

476 députés sur 577 cumuleraient plusieurs mandats

476 députés sur 577 cumuleraient plusieurs mandats - -

Dans une tribune publiée dans Le Monde, 39 députés socialistes demandent l’application du non-cumul des mandats dès 2014. Même au sein du PS, la question divise. « En période de crise on a besoin de parlementaires à plein temps, pas à mi-temps », affirme un des signataires.

François Hollande avait promis : « le changement, c’est maintenant ». Il semble bien que pour une partie du PS, le non-cumul aussi ne puisse pas attendre. Dans une tribune publiée mercredi dans Le Monde, 39 députés socialistes ont rappelé le gouvernement à ses engagements et lui demandent de mettre en place le non-cumul des mandats dès les prochaines élections municipales, soit 2014.
La France, rappellent-ils, est aujourd'hui la seule parmi les démocraties occidentales à accepter ce phénomène du cumul, et mettre en place cette réforme dès le prochain rendez-vous électoral relève du « courage politique », affirment ces élus.
Pourtant, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls et le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone évoquent l'horizon 2017, date des élections législatives et sénatoriales, conformément à ce que recommande le Conseil d’Etat. Pour Manuel Valls, l'application en 2014 provoquerait une « mini-dissolution » de l'Assemblée nationale dangereuse sur le plan électoral pour le PS en cette période d'austérité.

« On a besoin de parlementaires à plein temps »

Nicolas Bays, député PS du Pas-de-Calais, est l’un des signataires de la tribune. Pour lui, le travail parlementaire est bien trop important pour se permettre de faire autre chose à côté. « La crise, c’est maintenant et on a besoin de parlementaires à plein temps dès maintenant, affirme l’élu. Je suis un jeune parlementaire et je constate que je ne pourrais pas effectuer pleinement ma mission de parlementaire si je cumulais un autre mandat. En période de crise on a besoin de parlementaires à plein temps, pas à mi-temps ».

« Ça n’a pas beaucoup d’importance »

Lui aussi député socialiste, en Seine-et-Marne, Edouardo Rihan-Cypel. S’il soutient un texte de loi contre le cumul des mandats, pas question de se précipiter, considère-t-il. « L’essentiel, c’est que cela va changer la vie politique française pour les décennies qui viennent. On peut donc bien attendre deux ou trois ans. Franchement, ça n’a pas beaucoup d’importance. Je ne vois pas l’intérêt d’essayer de multiplier les tribunes pour ceci ou cela. C’est un peu une coutume, c’est un grand classique naturel qui, si vous le chassez, revient au galop ».

Le cumul en France|||

Aujourd'hui, 476 députés sur 577 et 267 sénateurs sur 348 seraient encore des cumulards, selon les chiffres du rapport de la commission Jospin du mois de novembre 2012.

La rédaction avec Thomas Chupin