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Société

Faut-il taxer les produits les plus sucrés ?

Le sucre est-il aussi néfaste que la cigarette ou l'alcool?

Le sucre est-il aussi néfaste que la cigarette ou l'alcool? - -

Le sucre doit-il être taxé comme le tabac ou l’alcool ? Proposée par des chercheurs américains, l’idée fait débat, alors que près de dix millions de Français sont obèses. Et vous, qu’en pensez-vous ?

Et si tous les produits sucrés étaient taxés, au même titre que le tabac ou l'alcool? L'idée peut paraître surprenante mais elle est proposée très sérieusement par trois chercheurs américains dans un article publié jeudi dans la revue scientifique Nature.
Ces trois chercheurs estiment que le sucre est une substance néfaste, qui représente un problème de santé publique. Il favoriserait notamment l'apparition de maladies comme le diabète ou encore l'obésité. En France, près de 10 millions de personnes sont aujourd'hui obèses, et la tendance ne semble pas prête à s'inverser, d'après les médecins.
Pour mieux lutter contre l'abus de sucre, les trois chercheurs américain proposent donc de le taxer.

« Le sucre n’est pas un toxique ! »

Le professeur Patrick Tournian est spécialiste de l'obésité, à l'hôpital Trousseau à Paris. Pour lui, cette proposition « n’a aucun sens : ça voudrait dire que le sucre est un toxique, ce qui n’est pas le cas. Il n’y a pas d’addiction au sucre, contrairement à ce qu’on entend partout. Il faudrait taxer les fruits ? Le miel ? Ça n’a pas de sens ! Cela ne veut pas dire que l’excès de sucre n’est pas nocif, mais il ne faut pas avoir une phobie du sucre. »

« Générer des recettes pour la sécurité sociale »

Alain Vasselle est ancien sénateur de l'Oise. Il s'était intéressé à la question il y a 3 ans à l'occasion de l'examen de la loi de financement de la sécurité sociale : « C’est une solution qui permet d’atteindre un double objectif : le premier c’est dissuader par le prix la consommation de ces produits. Le second consiste à générer des recettes pour le budget de la sécurité sociale, ce qui permet de compenser les coûts générés par une augmentation du risque d’obésité. Mais il ne faut pas à mon sens le faire de manière aveugle, car cela aura un impact économique. Donc il faut bien en mesurer les effets. »