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Société

Faut-il mettre fin au reversement d'indemnités entre élus ?

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Hier mardi, dans un climat houleux, le Conseil de Paris a voté la fin des "reversements d'écrêtement", qui permettait aux élus cumulards de reverser leur surplus d’indemnités aux élus de leur choix. Une pratique "obsolète", selon la Ville de Paris, qui dénonce les "dérives" de certains…

C'est dans un climat houleux que le Conseil de Paris a voté hier mardi la fin des "reversements d'écrêtement". Grâce à ce système, les élus cumulards qui dépassaient le plafond des indemnités autorisées – une fois et demie le montant de leur indemnité de base (8 272,02 euros bruts mensuels) –, pouvaient reverser le surplus aux élus de leur choix. Une pratique instaurée en 1992, mais qui était devenue "obsolète" et "favorisait un certain nombre de dérives auxquelles il fallait mettre fin", selon la Ville de Paris.
Le total des surplus (400 000 euros par an) sera désormais attribué indistinctement aux 110 conseillers d'arrondissement de la Ville de Paris. En échange d'une « vraie charge de travail sans indemnité », ils recevront chacun 247 euros bruts par mois. C’est une première dans une collectivité, car cette pratique persiste partout ailleurs en France, depuis 1992.

Balkany donne tout son trop-perçu à… sa femme !

Par exemple, le sénateur et conseiller de Paris Nouveau Centre Yves Pozzo di Borgo reverse 1350 euros par mois à 10 élus de sa famille politique. Patrick Balkany a fait un autre choix. Le député-maire de Levallois-Perret redistribue l’intégralité de son trop-perçu à une seule personne: sa femme Isabelle, première adjointe à la mairie. D’autres, comme Rachida Dati, choisissent de ne rien reverser. Leur trop-perçu reste donc dans les caisses de la Ville.

« Tiberi reverse 3000 euros à une de ses proches »

Faut-il mettre un terme au reversement d'indemnités entre élus ? Christophe Caresche, député PS de Paris dit « trois fois oui ! Cette pratique peut aller jusqu’à permettre de reverser 3000 euros par mois à des élus. Tiberi reverse 2000 ou 3000 euros à une élue qui est une de ses proches. C’est l’élu lui-même – le député ou le sénateur – qui dit : je veux que mon versement aille à telle ou telle personne. C’est une espèce de droit personnel sur ses indemnités ; ce qui est aussi très choquant ! ».

« Un superbe bal des faux-culs ! »

Mais pour le député UMP de Paris Claude Goasguen, maire du 16e arrondissement, « tout ça est complètement fallacieux ! Un superbe bal des faux-culs. On a essayé de nous donner des leçons de vertu, alors qu’en réalité la gauche, qui a des problèmes internes, essaie de rafler la caisse, par un fric-frac, disant : on va répartir. Moi je donne déjà mes écrêtements à des délégués d’arrondissement qui travaillent, ont des problèmes, et pas à d’autres personnes ! ».