BFMTV
Société

Facile d'embarquer sous une fausse identité ?

-

- - -

Un vol Air France Paris/Genève a été évacué ce dimanche à Roissy. Pour embarquer, un passager avait utilisé la carte d'embarquement d'un autre.

Un avion de la compagnie Air France a été évacué dimanche 11 octobre après-midi à l'aéroport de Roissy. L'un des occupants du vol, à destination de Genève en Suisse, avait utilisé la carte d'embarquement d'un autre passager.

« L'anomalie, découverte lors d'un ultime contrôle »

Avant de monter dans l'avion, le passager - qui s'était enregistré -, ne retrouve plus sa carte d'embarquement. Lui a-t-on volée, l'a-t-il égarée ? Toujours est-il qu'il finit par obtenir un duplicata. Mais au moment d'embarquer, lorsqu'il présente son passeport, le personnel naviguant se rend compte que la place a déjà été attribuée, avec sa carte d'embarquement originale.
Les hôtesses demandent alors à tous les voyageurs de descendre de l'avion avec leurs bagages à main. Puis les soutes ont été entièrement vidées, par mesure de sécurité. Air France indique que « l'anomalie a été découverte lors d'un ultime contrôle ». Une enquête interne a été ouverte pour comprendre ce qui s'est passé.

« On peut passer à travers les mailles du filet »

Gérard Feldzer, président du Musée de l'Air du Bourget et ancien commandant de bord sur airbus, se veut rassurant : « Ce filtre, unique, a marché, heureusement. Mais c'est vrai que ça peut passer à travers les mailles du filet. Maintenant, il s'agit de savoir si ce passager l'a fait volontairement ou involontairement. S'il avait un billet pour un autre avion, c'est une inversion d'avion. Ça peut arriver, ça arrive de moins en moins maintenant, avec l'informatique, mais c'est déjà arrivé qu'on décolle même avec un passager [d'un autre vol] sans qu'on s'en aperçoive. Si c'est volontaire, c'est beaucoup plus grave. Mais apparemment, ça n'a pas été le cas. »

« Pas de contrôle de police dans l'espace Schengen »

L'homme, qui avait pris - volontairement ou à son insu -, l'identité de l'autre passager, a passé sans problème les portiques de sécurité. Rien d'anormal, assure Air France, « car à ce niveau-là, on ne demande pas de pièces d'identité ». Par ailleurs, la police de l'air et des frontières n'a effectué aucun contrôle, car le vol Paris-Genève n'est pas considéré comme un vol international. « Dans l'espace Schengen, il n'y a pas de contrôle de police », précise en effet Christophe Naudin, chercheur au département des menaces criminelles contemporaines à Paris II, spécialiste de la question des fausses identités : « Donc il n'est pas étonnant qu'on puisse se déplacer relativement librement avec une fausse identité. Les personnes qui contrôlent l'identité - ou en tous cas rapprochent l'identité d'un passager avec son billet -, ne sont pas des professionnels du contrôle documentaire. Ce sont des personnes des compagnies aériennes dont ce n'est pas le métier, et qui vont simplement s'assurer que le nom correspond, mais pas nécessairement la validité du document présenté. »

La rédaction, avec Jonathan Landais et Fabien Crombé-RMC Première : Le 5-7