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Société

Exclusif : la petite amie d'Halimi témoigne

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A quelques heures de l'ouverture du procès de Youssouf Fofana, la petite amie du jeune juif Ilan Halimi, enlevé, torturé et tué en 2006 par le "gang des barbares", fait part de ses attentes et de ses peurs.

Le procès du "gang des barbares" s'ouvre mercredi 29 avril devant la Cour d'assises des mineurs de Paris et doit durer jusqu'à mi juillet. Youssouf Fofana et près de 27 autres membres du gang sont accusés d'avoir enlevé, séquestré et torturé à mort pendant 24 jours fin janvier 2006 à Bagneux dans les Hauts-de-Seine, Ilan Halimi, un jeune juif.
Plusieurs jeunes hommes ont gardé Ilan pendant ces 24 jours de séquestration dans un appartement puis une chaufferie. Des jeunes femmes sont elles accusées d'avoir servi d'appâts pour attirer Ilan dans le piège. D'autres enfin, sont accusés d'avoir su mais de n'avoir rien dit.
Un procès qui devrait se tenir à huis clos, car deux accusés étaient mineurs à l'époque des faits. Pourtant, la famille et les proches d'Ilan Halimi réclament avec force un procès public, afin que toute la France sache ce qui s'est réellement passé.

« Persuadée que c'est un crime antisémite »

Pour la première fois, Mony, l'ancienne petite amie d'Ilan, avec qui il vivait depuis 10 mois, s'exprime à la radio. C'est elle que les ravisseurs ont contacté la première par téléphone pour réclamer une rançon. Elle a aussi été menacée de mort par Youssouf Fofana. Très émue, elle explique ce qu'elle attend de ce procès : « Je veux connaître la vérité. Je n'attends pas de "pardons", d'excuses, ou quoi que ce soit. Tout ce que je veux, c'est savoir ce qui s'est vraiment passé. Pourquoi ils en sont arrivés là ? Est-ce une affaire d'argent ? Pourquoi ils ont choisi un juif ? L'ont-ils vraiment choisi parce qu'il était juif ? Est-ce un crime antisémite ?... Moi j'en suis persuadée. Et je veux qu'on les reconnaisse responsables des actes horribles qu'ils ont commis ; je ne veux plus jamais qu'ils sortent de prison. »

« Comprendre comment ils ont pu en arriver là »

A quelques heures de l'ouverture du procès, Mony appréhende : « J'ai peur d'entendre ce qu'ils ont fait à Ilan. Je sais qu'ils l'ont torturé. Et rien que de repenser à ce qu'il a pu endurer et comment il a pu souffrir, je ne me sens pas bien, ça me fait extrêmement mal. Comment des jeunes, de presque mon âge, ont pu en arriver là ? Pour de l'argent. Je ne comprends pas. J'aimerais qu'en France, on n'entende plus des choses comme ça. »

La rédaction, avec Aurélia Manoli