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Société

Examen du permis de conduire: vers un permis probatoire?

Un texte parlementaire de l'UDI propose la création d'un "permis probatoire" de deux ans, avant l'obtention définitive du fameux sésame rose, afin de diminuer les délais de passage à l'examen de conduite.

Un texte parlementaire de l'UDI propose la création d'un "permis probatoire" de deux ans, avant l'obtention définitive du fameux sésame rose, afin de diminuer les délais de passage à l'examen de conduite. - Mychele Daniau - AFP

Une proposition de loi du groupe UDI à l'Assemblée nationale envisage de mettre en place un "permis probatoire" d'une durée de deux ans. Selon le texte qui doit être débattu ce jeudi, ce système permettrait de raccourcir les temps d'attente pour l'examen du permis de conduire.

Réduire les délais d'attente pour le passage à l'examen du permis de conduire: cette volonté est dans toutes les bouches. L'actuel gouvernement, déjà, et par la voix de son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, avait engagé la réforme du permis de conduire avec notamment la possibilité de débuter la conduite accompagnée dès l'âge de 15 ans. Le but de cette mesure: améliorer la formation pour avoir un taux de réussite plus important et donc moins de candidats à l'examen. 

Avec 2,4 millions de prétendants au fameux papillon rose pour 1,3 million de places disponibles, les délais d'attente évolueraient entre 3 et 28 semaines en fonction des départements - la région parisienne étant la plus démunie en nombre de places, selon des chiffres avancés dans la proposition de loi du groupe UDI qui doit être débattue jeudi après-midi à l'Assemblée nationale.

"Permis probatoire"

Aux mesures déjà appliquées (conduite accompagnée dès 15 ans, durée de l'épreuve réduite à 32 minutes), le texte, approuvé par 84 parlementaires, propose la création d'un "permis probatoire" au terme duquel le détenteur pourrait obtenir le permis à six points. "Il est urgent de revoir en profondeur le modèle du permis de conduire, notamment en facilitant le passage de l’épreuve pratique", avait lancé sur son blog Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly, à l'origine de la proposition.

Dénonçant les délais de passage de plus en plus longs, le coût pour les candidats que cela entraîne, mais aussi les risques de conduite sans permis ou la difficulté à trouver un emploi pour les candidats dans l'attente, l'élu UDI propose de confier l'examen pour l'obtention du permis probatoire "à des organismes certificateurs privés agréés par l’Etat tout en conservant un rôle de contrôle aux Inspecteurs du Permis de conduire (IPCSR)".

Durée de deux ans

Concrètement, ce permis temporaire serait obtenu au terme de 20 heures de conduite et de l'obtention du Code de la route, comme pour le permis "classique". Au terme de deux années, si le conducteur n'a commis aucune infraction, il se verra délivré le permis "jeune" à six points. En revanche, prévient Jean-Christophe Fromantin, si une infraction est commise, le conducteur devra repasser son examen auprès d'un inspecteur de police.

Ainsi, les députés déposant cette loi insistent sur le fait que cette mesure créant des places désengorgera les centres d'examens, mais aussi ferait diminuer le coût de l'examen pour les particuliers, la concurrence entre les opérateurs privés jouant en faveur d'une baisse des prix.

Si les effets escomptés de cette mesure étaient effectifs, il est certain qu'ils soulageraient les candidats qui déboursent en moyenne 1.600 euros pour passer le permis. En cas d'échec à la première tentative, cette somme peut monter jusqu'à 2.000, 2.500 voir 3.000 euros, selon les chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur

Justine Chevalier