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Société

« Enfin libre ! »

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La libération des six membres de l’Arche de Zoé a eu lieu hier soir. Le médecin Philippe Van Winkelberg continue à clamer son innocence.

Les six membres français de l'Arche de Zoé condamnés il y a 3 mois ont été libérés hier soir. Une libération qui fait suite à la grâce que leur a accordé hier Idriss Déby, le président tchadien. Le 26 décembre 2007, ils avaient été condamnés à 8 ans de travaux forcés par la cour criminelle de N'djaména, peine commuée en droit français le 28 janvier dernier par le tribunal de Créteil. Ils avaient aussi été condamné à verser 6 millions 300.000 euros de dommages et intérêts aux familles des 103 enfants. Des familles qui n'ont pour l'instant rien reçu.

Les trois premiers à être libérés ont été les logisticiens Dominique Aubry et Alain Péligat, ainsi que le médecin Philippe van Winkelberg qui ont quitté leurs prisons respectives de Caen, Villenauxe-la-Grande (Aube) et Draguignan (Var). Le président de l'association, Eric Breteau, et sa compagne et assistante, Emilie Lelouch, incarcérés à Fresnes (Val-de-Marne), ont été libérés vers 21h30. Les six Français n'en ont pas fini avec la justice puisqu'ils sont visés par une instruction pour "exercice illégal de l'activité d'intermédiaire en vue d'adoption", "aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France" et "escroquerie".

« Si c'était à refaire... »

C'est vers 21h40 que Philippe Van Winkelberg a été libéré de la maison d'arrêt de Draguignan (Var). C'est sa femme Antonia qui est venue le chercher dans la prison et le couple, accompagné de membres de son comité de soutien, est ensuite rentré au village de Castellane.

Interviewé ce matin en direct par Guillaume Cahour sur RMC, Philippe Van Winkelberg a livré son sentiment après cette libération : « Je me sens soulagé d'être enfin libre, de retrouver mon épouse, ma famille, mes amis et tous les membres de comité de soutien qui m'ont beaucoup aidé. Je compte bien démontrer, avec l'aide de mes avocats, que je ne suis pas coupable des faits que l'on me reproche. Si c'était à refaire, je ne le referais pas, en tout cas pas dans ces conditions. Je suis un médecin, je suis installé depuis 15 ans à Castellane et j'ai toujours eu pour rôle d'aider les autres. Je pense que je l'ai jusqu'ici toujours bien fait. J'ai voulu participer à une mission et j'ai été accusé, incompris. Je n'étais pas membre de l'Arche de Zoé mais médecin-sapeur pompier. J'étais engagé dans cette mission certes, mais au même titre que d'autres médecins et que de nombreuses infirmières ».

Il a précisé que « les enfants sont arrivés avec des certificats, des témoignages comme quoi ils étaient orphelins du Darfour et pour moi cela ne faisait aucun doute. J'ai appris qu'ils n'étaient pas orphelins du Darfour le jour de mon arrestation, comme tout le monde. On n'a été accusés d'emblée et pour nous c'était une stupéfaction, une incompréhension totale. Je ne peux pas admettre que les personnes avec qui je me suis engagé ne soient pas de bonne foi ».

La rédaction-Bourdin & Co