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Société

Enfants au pain et à l'eau après des impayés de cantine dans l'Allier: la mairie "ne regrette pas"

Le maire-adjoint à l'éducation de la commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule (Allier), où deux enfants ont été mis au pain et à l'eau à la cantine d'un établissement scolaire en raison d'impayés, indique sur notre antenne qu'il ne regrette pas la méthode employée.

"Certains ont pu être choqués par la méthode mais nous ne la regrettons pas". À Saint-Pourçain-sur-Sioule, dans l'Allier, la mairie a décidé, lundi 9 septembre, de servir du pain et de l'eau à deux enfants scolarisés dans l'un de ses établissements scolaires, en raison d'impayés de cantine. 

Un tiers des familles n'avait pas réglé le restaurant scolaire l'année dernière, à l'école primaire Michelet Berthelot, explique ce mardi sur notre antenne Roger Volat, le maire-adjoint à l'éducation de la commune. "Le trésor public n'ayant d'après lui plus trop les moyens d'assurer le recouvrement des recettes, nous sommes venus à la rescousse et on a fait beaucoup de relances pendant l'été. La plupart des familles a payé", indique-t-il.

Les deux enfants d'une de ces familles "qui ne répondait jamais au téléphone" se sont présentés à la cantine alors qu'ils n'y étaient pas inscrits, poussant la mairie à faire "le service minimum au niveau du repas". 

"Nous avons remarqué que le soir la famille n'a pas protesté, a inscrit les enfants pour le reste du trimestre au restaurant scolaire et est venue payer l'intégralité de sa dette le lendemain", a-t-il ajouté.

"Les parents ont pris en otage les enfants en ne payant pas"

Roger Volat affirme que la mairie "a tout essayé" et qu'elle propose plusieurs méthodes pour que les familles règlent la cantine, comme "le prélèvement automatique". 

"On se dit qu'il n'est pas normal que les familles qui paient soient victimes de celles qui ne paient pas. Les parents ont pris en otage les enfants en ne payant pas", considère-t-il.

Le maire-adjoint à l'éducation assure que "les enfants ont été mis à part" et que la scène s'est déroulée "dans des conditions tout à fait acceptables". Ils sont ensuite retournés en cours l'après-midi "sans se plaindre de quoi que ce soit".

Emmanuel Ferrand, le maire de la commune, a quant à lui admis avoir "commis une terrible maladresse" auprès de Franceinfo. "Pour avoir voulu faire mon travail honnêtement, je suis devenu un paria de la République", a-t-il déploré, ajoutant que ses opposants s'en servaient "dans un but électoral".

Clément Boutin