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Société

En se rapprochant de Macron, Juppé va-t-il quitter Les Républicains?

Alain Juppé

Alain Juppé - GEORGES GOBET / AFP

Le JDD révèle ce dimanche qu'Alain Juppé va prendre un petit-déjeuner mercredi matin au Sénat en compagnie de ses plus proches à droite, dont certains intimes d'Edouard Philippe. Un nouvel indice de son éloignement des Républicains prêts à élire à leur tête Laurent Wauquiez et de son rapprochement avec l'exécutif.

Le petit-déjeuner sera-t-il constructif? Les participants en tous cas ne sont pas loin de l'être, en tous cas. Ce mercredi, la sénatrice Les Républicains Fabienne Keller organisera un petit-déjeuner dans les locaux de la Haute assemblée autour d'Alain Juppé, note ce dimanche le JDD. La rencontre doit mettre en présence les soutiens du maire de Bordeaux qui s'étaient déjà retrouvés à la fin du mois d'août dans la cité girondine pour "un week-end d'amitié et de réflexion", dixit Alain Juppé à l'époque.

Des conseillers de Matignon présents 

Ce mercredi on trouvera auprès du l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, Maël de Calan, candidat à la présidence de LR, l'ex-ministre Dominique Bussereau mais aussi Charles Hufnagel et Gilles Boyer, des juppéistes historiques...qui ont suivi le juppéiste Edouard Philippe jusqu'à devenir ses conseillers à Matignon.

Ce nouveau voisinage avec des personnages directement liés à la politique de l'exécutif pose la question du rapprochement d'Alain Juppé avec Emmanuel Macron, alors même que son parti "Les Républicains" élira probablement à sa tête Laurent Wauquiez en décembre, représentant d'une ligne qui sied fort peu à l'ancien candidat à la primaire de la droite et du centre.

Alain Juppé "en mouvement"

L'interrogation s'impose avec d'autant plus de force qu'il y a quelques jours, après avoir salué le "style" et la politique européenne d'Emmanuel Macron, Alain Juppé imaginait, d'après des propos rapportés dans Sud-Ouest, s'engager au sein d'un "grand mouvement central" pour les élections européennes de 2019. Quant à s'avoir qui pourrait emmener cette formation derrière lui:

"La question est de savoir qui prendra le leadership. Mais si Macron reste dans la ligne de son discours à la Sorbonne, je ne vois pas d’incompatibilité", avait lancé le maire de Bordeaux. 

Mercredi dernier, sur son site internet, Le Point s'enquerrait auprès du principal intéressé de cette esquisse de positionnement politique et voulait savoir si Alain Juppé était désormais "en Marche": "Je ne suis pas En marche, mais je ne suis pas non plus immobile. Disons que je suis en mouvement...", avait-il répondu. Tout un symbole, pour le créateur de l'UMP.

Philippe, tête de liste LREM pour les Européennes? 

Et il se pourrait que La République en marche cherche aussi à y mettre du sien pour faciliter les choses. Notre éditorialiste politique Laurent Neumann a ainsi indiqué dimanche soir sur notre antenne qu'une rumeur courrait sur la possibilité de voir Edouard Philippe tête de liste de ce mouvement pour les Européennes de 2019. "Ce qui serait une façon de tendre la main à Alain Juppé", a remarqué le journaliste qui a ajouté qu'à l'aune de cet élément on pouvait lire la présence du Premier ministre au Congrès lyonnais d'En marche ce samedi comme "une première pierre" posée dans cette optique. 

"Pour le moment, je suis extrêmement prudent, ça n’est qu’à l’état de scénario et d’hypothèse, de rumeur au sein de la 'Macronie', mais c’est une hypothèse", a tempéré le journaliste. 

Robin Verner